L’Université McGill accueille de nouveaux membres du personnel et du corps professoral autochtones

Michelle Kennedy, professeure adjointe au Département d’études intégrées, compte parmi les nouveaux membres du corps professoral de l’Université McGill Owen Egan / Joni Dufour

Le lundi 23 octobre, l’Université McGill a accueilli 11 nouveaux(-elles) enseignant(e)s et employé(e)s autochtones au Cercle universitaire. Ces derniers sont rattachés aux Premières Nations et aux communautés métisses et inuites des quatre coins du pays. Ainsi, l’Université McGill compte maintenant 50 enseignants et employés autochtones.

Par le passé, lors des événements de bienvenue, les nouveaux membres autochtones étaient présentés au moyen d’un diaporama. Cette année, l’organisation a opté pour une approche davantage ancrée dans la tradition autochtone : les nouveaux membres ont été invités à monter sur scène pour se présenter.

« Qu’est-ce que cela signifie [pour les Autochtones] de venir dans cet espace, sur cette terre et sur ce territoire comme peuple originaire de ce territoire, mais aussi comme peuple d’ailleurs? Cela signifie se présenter, dire qui l’on est et qui sont les membres de notre famille, et ce que notre communauté et notre nation représentent. Et expliquer pourquoi nous sommes ici », explique Celeste Pedri-Spade, vice-provost, Initiatives autochtones.

Le public a été amené, notamment par l’humour, à réfléchir aux enjeux de taille auxquels l’Université McGill et la collectivité sont confrontées. En effet, ces brèves présentations, qui ont suscité les applaudissements de l’auditoire, ont offert un aperçu éclairant du parcours et des sources de motivation de chacun des nouveaux membres.

La tragédie et l’inspiration

Don Martin, professeur adjoint de musique autochtone et communautaire à l’École de musique Schulich Owen Egan / Joni Dufour

Amy Shawanda, une Odawa Kwe originaire de Wiikwemkoong, sur l’île Manitoulin, et professeure adjointe au Département de médecine familiale, nous a parlé de l’influence qu’a exercée l’histoire de sa famille sur son parcours professionnel : son père est un survivant des pensionnats autochtones, une épreuve que sa mère n’a pas eu à subir.

« Les deux côtés de l’histoire – le tragique et le très inspirant – m’habitent dans mon travail en médecine familiale, comme lorsque j’enseigne ou que j’aide mes collègues, explique-t-elle. Je porte en moi tout ce que j’ai appris de ma communauté et ce que j’apprends des personnes que je rencontre chaque jour. Je fais mon possible pour que nous puissions mieux vivre ensemble, et pour protéger les patients et les communautés autochtones de partout. »

Né en 1957, Don Martin se décrit comme un Mohawk de Kahnawake. « J’ai vécu l’expérience des externats, raconte-t-il. Lorsque j’étais [petit], l’agent des Indiens, le prêtre et la GRC prenaient les décisions à notre place. »

« Jamais je n’aurais imaginé [ni pensé] que je fréquenterais à nouveau une institution coloniale, blague‑t‑il. Sérieusement, il s’agit d’une occasion tout à fait extraordinaire », confie le professeur adjoint de musique autochtone et communautaire à l’École de musique Schulich.

Modèles et sentiment d’appartenance

Inuite du Nunavik, Natasha Macdonald nous a parlé des liens entre sa famille et l’Université McGill, et de l’importance du mentorat. Sa mère a obtenu son diplôme du Bureau de l’éducation pour les Premières Nations et les Inuits, puis a enseigné et formé d’autres enseignants dans la région.

Amy Shawanda professeure adjointe et chercheuse autochtone au Département de médecine de famille Owen Egan / Joni Dufour

« Ma mère était un modèle. C’est donc très valorisant pour moi de travailler à la Faculté des sciences de l’éducation, explique la professeure adjointe. Je suis la deuxième professeure inuite à l’Université McGill. Mon rôle ici est d’ouvrir la voie. »

Dernier à monter sur scène, Veldon Coburn, Anichinabé de Pikwàkanagàn et professeur adjoint à l’École d’éducation permanente, a exposé les principales raisons qui l’ont incité, à l’instar d’autres étudiants autochtones, à s’inscrire à l’Université McGill.

« Ça a beaucoup à voir avec l’extraordinaire élan donné par [l’embauche par l’Université McGill de] Celeste, explique-t-il. La communauté universitaire autochtone canadienne éprouve un profond respect pour elle. McGill a fait un choix clairvoyant en recrutant Celeste, à qui nous avons emboîté le pas. »

Veldon Coburn a également loué le sentiment d’appartenance dont sont animés les membres de la communauté mcgilloise, sentiment qui émane notamment de la Maison des peuples autochtones, où des mets typiques sont servis, et de l’événement de bienvenue auquel il a assisté.

« Dans d’autres institutions, ce sentiment d’appartenance n’était pas aussi présent. Nous n’avions jamais l’occasion de nous retrouver tous ensemble, déplore-t-il. Ici, on sent qu’on a véritablement une place au sein du corps professoral, et j’en suis reconnaissant. »

 

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