Pleins feux sur les McGilloises en STIM

Pour souligner la Journée internationale des femmes et des filles de science, nous vous présentons des chercheuses mcgilloises remarquables

Le dimanche 11 février est la Journée internationale des femmes et des filles de science des Nations Unies visant à promouvoir l’accès libre et équitable aux sciences pour les femmes et les filles.

Selon les Nations Unies, un écart important demeure entre les hommes et les femmes à tous les niveaux en science, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM), et ce, partout dans le monde. Bien que des progrès énormes aient été réalisés quant à l’accès aux études supérieures pour les femmes, l’égalité des sexes en STIM n’a pas été atteinte dans la plupart des pays, tous niveaux de développement confondus.

Chaque année, cette journée nous rappelle le rôle essentiel qu’occupent les femmes et les filles en science et en technologie et l’importance d’accroître leur présence dans ces disciplines. À cette occasion, nous tournons les projecteurs vers des chercheuses mcgilloises de grand talent, qui nous parlent de leur travail, de leurs sources d’inspiration et des conseils qu’elles souhaitent offrir aux femmes qui se lancent en STIM.

Julia Baak, doctorante en biologie de la faune

« Ce qui me plaît le plus dans mon travail, c’est qu’il est dynamique. J’apprends constamment en étudiant les oiseaux marins de l’Arctique et j’ai une foule d’occasions de me perfectionner dans mon domaine », explique Julia Baak, biologiste de la conservation au sein de l’unité de l’évaluation de la faune et de l’habitat à Environnement et Changement climatique Canada.

« Le conseil que je donnerais aux femmes en STIM, c’est de s’impliquer et de réseauter! En l’absence de femmes dans votre discipline, soyez celle qui inspire les autres, lance Julia Baak. Que ce soit par le biais de votre travail ou encore d’activités bénévoles ou para-universitaires, créez des liens avec des personnes dans votre champ d’études et entretenez ces relations pendant toute votre carrière. Entourez-vous de mentors et de collègues qui vous poussent à vous dépasser. Gardez votre flamme allumée et transmettez-la à d’autres, et défendez toujours vos idées. »

Dre Nada Jabado, professeure au Département de pédiatrie

« Comme clinicienne-chercheuse, ma priorité est d’améliorer les soins donnés à mes patients. La recherche permet non seulement d’acquérir des connaissances, mais aussi de trouver des solutions et de faire des avancées thérapeutiques, particulièrement là où il n’existe pas de traitements efficaces, soutient la Dre Jabado. Voilà ce qui me motive à continuer dans cette voie.

« Je définirais mon travail dans le vaste domaine de l’épigénétique comme l’étude de la « musique de la vie ». L’épigénome, c’est comme la « partition » essentielle qui lit les « notes de musique » que sont nos données génétiques, explique-t-elle. C’est vraiment captivant d’essayer de comprendre le rôle de l’épigénome, que ce soit pour le cancer ou une autre maladie, ou dans le développement des organes. On ne s’ennuie jamais.

« Mon conseil? Poursuivez vos rêves. Mais n’oubliez pas que vous allez trébucher et tomber, peu importe le chemin que vous emprunterez. Les difficultés sont nécessaires pour grandir sur le plan personnel, et elles ouvrent des portes, ajoute la Dre Jabado. Le secret, c’est de persévérer, poussées par l’amour de notre travail.

« Les femmes ont des qualités uniques. Elles sont d’une grande ténacité, elles prêtent attention aux détails et elles ont une approche globale. Mais, même si elles sont tout aussi créatives et productives que les hommes, elles ont parfois tendance à manquer de confiance en elles et à se dévaloriser, dit-elle. En fait, je crois que cette dualité est un avantage. Notre force, c’est d’être tout ça à la fois. C’est ce qui nous propulse vers de plus hauts sommets. »

Eve J. Lee, Ph. D., professeure adjointe au Département de physique

« J’ai toujours aimé les casse-têtes, et j’ai eu la chance de transformer ce passe-temps en carrière, raconte la Pre Lee. Comme astrophysicienne théoricienne, j’aime m’interroger sur le fonctionnement des astres, par exemple les planètes, les exoplanètes et les étoiles. Ces corps célestes sont tellement loin que nous n’arrivons pas à déterminer directement leurs propriétés. Cette réalité m’oblige à faire preuve de créativité et d’imagination dans mes recherches. Mon travail me permet de faire appel à la fois à mon raisonnement logique et à ma créativité.

« Pour une femme qui veut faire carrière en STIM, deux choses sont importantes. D’abord, il faut bâtir un réseau de soutien composé à la fois de pairs et de mentors. Ensuite, il faut établir ses limites dans toute relation professionnelle », estime la Pre Lee.

Caroline Palmer, Ph. D., professeure au Département de psychologie

« C’est une expérience que j’ai vécue à l’école primaire qui m’a amenée à étudier les sons. Une enseignante de musique nous avait amenés à l’opéra, et nous avons ensuite monté cette œuvre à l’école, avec elle. Je suis tombée en amour avec la mélodie de l’œuvre, et j’ai obtenu le rôle de pianiste accompagnatrice du spectacle, raconte la Pre Palmer. L’un des chanteurs tenait une grosse épée qui, à un certain moment, lui a glissé des mains et est venue atterrir sur mes genoux pendant que j’étais au piano. Notre enseignante m’a fait un câlin pour me remercier d’avoir continué à jouer, et d’avoir ainsi permis aux élèves de garder le rythme et de continuer à chanter, malgré l’incident.

« Cette prof m’a incitée à faire de mon mieux. Et maintenant, j’encourage à mon tour les jeunes scientifiques à puiser dans leurs forces quand des obstacles se présentent sur leur route, dit-elle.

« Le conseil que je donnerais aux étudiantes est le suivant : repensez aux moments les plus importants de votre vie et demandez-vous quelles forces ils ont fait ressortir chez vous. Si l’impression que vous avez éprouvée est celle que vous aimeriez ressentir durant votre carrière, employez-vous à décupler ces forces. »

Dre Patricia Pelufo Silveira, professeure agrégée au Département de psychiatrie

« J’ai commencé mes études en médecine à 17 ans. J’ai suivi mon premier cours de physiologie avec la professeure Maria Marques, qui a pris sa retraite il y a peu de temps. Elle nous parlait de sa collaboration avec le professeur Pery Riet Corrêa, qui était pédiatre et physiologiste, et avec Bernardo A. Houssay, qui a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1947, se rappelle la Dre Pelufo Silveira. Les découvertes qu’ils ont faites ensemble sur la sécrétion et la signalisation de l’insuline ont été cruciales pour la compréhension du rétrocontrôle hormonal, un mécanisme essentiel en endocrinologie moderne.

« La professeure Maria Marques était réellement passionnée et j’ai eu le goût, à mon tour, d’occuper un poste où je pourrais être créative, visionnaire et passionnée, poursuit-elle. Peu après, je suis devenue l’adjointe de la professeure Carla Dalmaz. C’était une scientifique accomplie, une collègue extrêmement gentille et une mère dévouée. Je suis restée dans son laboratoire jusqu’à la fin de mon doctorat, avant mon départ pour le Canada. J’aime à penser que j’ai hérité de ses qualités de mentore, de sa curiosité et de sa capacité à concilier si sainement vie personnelle et vie professionnelle. »

Alanna Watt, Ph. D., professeure agrégée au Département de biologie

« Ce qui me passionne le plus dans mon travail, ce sont les découvertes sur le fonctionnement du cerveau. C’est ce qui me motive à me lever le matin, confie la Pre Watt. En science, on formule une hypothèse, et on conçoit et on réalise une expérience pour la vérifier. Quand on arrive à confirmer une hypothèse, c’est merveilleux. Mais, contrairement à ce qu’on peut penser, ce peut être très amusant de découvrir que notre hypothèse était fausse! Cela prouve qu’on n’avait pas compris ce qu’on pensait comprendre. Il n’y a rien de mieux que des données solides qui contredisent une hypothèse et qui obligent à retourner à la planche à dessin!

« Un autre aspect très intéressant de mon travail, c’est de faire du mentorat auprès de mes stagiaires. Le temps que les étudiants passent dans mon laboratoire est une période d’apprentissage et de développement intellectuel intense pour eux. Et j’apprends moi aussi de cette expérience. C’est un privilège de contribuer à la formation des scientifiques de demain! »