Les doyennes de McGill célèbrent la Journée internationale des droits des femmes

Des femmes influentes témoignent pour #InspirerLinclusion

La Journée internationale des droits des femmes, c’est l’occasion de saluer les réalisations des femmes et d’attirer l’attention sur le chemin qu’il reste à parcourir vers l’égalité hommes-femmes.

Le thème de cette année – Inspirer l’inclusion – est magnifiquement incarné par les McGilloises occupant des postes de direction. Actuellement, neuf des 13 décanats de l’Université sont dirigés par une femme, une grande première pour trois d’entre eux.

Ces doyennes nous parlent des femmes qu’elles admirent, du chemin parcouru et des obstacles qui, encore aujourd’hui, freinent la progression des femmes.

Guylaine Beaudry, doyenne de la Bibliothèque et titulaire de la Chaire Trenholme

« Cette journée-là, les premières femmes auxquelles je pense sont celles de ma famille, qui ont été pour moi des modèles à de nombreux égards, lance la doyenne. Parmi elles, il y a ma sœur, Nathalie Beaudry. Diplômée de l’Université McGill, elle a fondé il y a de cela 25 ans Les filles et les sciences pour amener les jeunes filles à constater que les sciences n’étaient pas incompatibles avec la créativité et qu’en faisant carrière dans ce domaine, elles pouvaient contribuer à l’évolution et au mieux-être de la société. Il faut augmenter la présence des femmes et des filles en sciences, et c’est là un impératif qui interpelle tant les universités que la société.

« Certaines personnalités féminines me viennent en tête également, notamment la politicienne française Simone Veil, les artistes en arts visuels Rita Letendre, Marcelle Ferron et Françoise Sullivan, ou la pianiste Martha Argerich, poursuit-elle. Jessye Norman, ma cantatrice préférée, est pour moi un modèle. L’intelligence et la puissance de ses interprétations m’incitent à donner le meilleur de moi-même. Sur scène, elle était en symbiose avec ses musiciens et son public; chaque fois, c’était pour moi une véritable leçon de communication. Ce ne sont pas les femmes admirables qui manquent! »

Yolande E. Chan, doyenne de la Faculté de gestion Desautels

« J’ai le privilège de travailler aux côtés de plusieurs doyennes accomplies à l’Université, souligne Yolande Chan. Ces femmes formidables, aux talents et aux horizons multiples, nous incitent au dépassement. Nous sommes, individuellement et collectivement, solides comme le roc. Mon parcours de dirigeante a été influencé par des femmes remarquables, qui venaient tant du milieu universitaire que du monde des affaires. Leur résilience, leurs visées ambitieuses, leur extrême rigueur et leur détermination m’ont amenée à viser l’excellence.

« À la Faculté Desautels, nous faisons tomber les barrières et multiplions les perspectives pour les dirigeantes. Nous soutenons l’avancement des femmes par des moyens divers, que ce soit des clubs étudiants, des travaux de recherche, la pédagogie inclusive, l’EDI à Desautels ou le Centre Laidley d’éthique des affaires.

« Sur le plan personnel, je fais mienne la cause des femmes dans le milieu universitaire et le monde des affaires. Je fais du mentorat, je mets de l’avant des politiques axées sur l’équité et j’aspire à devenir un modèle. Quel plaisir de braquer les projecteurs sur les formidables réalisations de femmes qui, tout comme moi, aspirent à faire de l’inclusion non seulement un objectif, mais une réalité. »

Elham Emami, doyenne de la Faculté de médecine dentaire et des sciences de la santé buccodentaire

« Il y a plus d’un siècle, le politicien indien B. R. Ambedkar y allait de ces sages paroles : “Je mesure le progrès d’une société à l’aune du progrès des femmes”. Il ne fait aucun doute que dans l’histoire, le précieux apport des femmes dans divers domaines des sciences, de la recherche, de l’innovation, de l’éducation et de la politique a enrichi la société, déclare la doyenne.

« Cependant, célébrer la Journée internationale des femmes ne se limite pas à reconnaître les progrès; c’est aussi embrasser l’esprit infatigable de l’émancipation des femmes.

« À la Faculté de médecine dentaire et des sciences de la santé buccodentaire, nous nous employons à faire voler en éclats le plafond de verre en recherchant l’équilibre hommes-femmes dans divers aspects de nos programmes, tout comme au sein de notre corps professoral et de notre personnel de direction. Nous saluons les réalisations et le leadership des femmes, et nous avons pris des mesures pour instaurer dans notre faculté une culture d’inclusivité. Nous encourageons l’établissement d’un dialogue franc sur l’égalité des genres, offrons de la formation et du mentorat, et favorisons le réseautage. Notre adhésion à la cause des femmes est là pour rester! Enfin, avec une chercheuse en santé publique du Kenya, je travaille à la conception d’un programme de leadership gratuit à l’intention des femmes vivant dans des pays en voie de développement. »

Lesley Fellows, doyenne de la Faculté de médecine et des sciences de la santé

« Quel plaisir de travailler dans une si belle collégialité avec des doyennes, et également des doyens, qui ont leur mission à cœur, se réjouit Lesley Fellows. J’ai eu la chance de travailler avec de nombreuses femmes brillantes et talentueuses, que ce soit mes supérieures, mes collègues, mes étudiantes ou mes amies, tout au long de mon parcours universitaire, à McGill comme ailleurs. Certaines d’entre elles étaient des pionnières des neurosciences à une époque (pas si lointaine) où on pouvait les compter sur les doigts d’une main. D’autres se désolaient de buter sans cesse contre le plafond de verre; et d’autres encore choisissaient de briller dans leur domaine plutôt que de déplorer le sexisme qui ne manquait certes pas de rôder dans les parages. Chacune de ces femmes m’a appris quelque chose.

« L’inclusion pleine et entière n’est pas une mince affaire. Même que c’est révolutionnaire : il faut faire tomber les barrières, insuffler à toutes une bonne dose de confiance, remettre les structures en question et brasser la cage deux fois plutôt qu’une. Je suis fière de tous les membres de ma faculté – le personnel comme la population étudiante –, qui, par de petits gestes individuels comme par des programmes en bonne et due forme, œuvrent à un but commun et nous permettent de tirer parti du talent de tous nos éléments. On s’en va dans le bon sens, c’est indéniable! »

Valérie Orsat, doyenne par intérim, Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement

« Depuis quelques décennies, les choses évoluent dans le domaine et la pratique professionnelle du génie agricole et environnemental, et du génie des bioressources. On cherche à créer des milieux inclusifs et accueillants, où tous et toutes peuvent s’épanouir, fait observer Valérie Orsat. Depuis quelques décennies, les femmes sont de plus en plus nombreuses sur les bancs des universités, mais elles n’embrassent pas forcément ces professions en raison, parfois, d’une certaine hostilité dans les milieux de travail et de l’absence de modèles professionnels auxquels s’identifier. Mais les choses sont en train de changer, et les femmes trouvent aujourd’hui leur place dans la quête de solutions pour nourrir la planète dans une optique de finitude des ressources disponibles.

« En ma qualité de doyenne par intérim de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement, et comme professeure de génie des bioressources, j’ai le bonheur d’accompagner les étudiants et étudiantes; pour moi, ce mentorat a toujours été une grande source de fierté et de satisfaction, dit Valérie Orsat. Je les guide avec patience, et je sais qu’ils m’en sont reconnaissants. Je dirais que mes étudiantes, elles, se réjouissent de voir une femme dans un rôle de direction et d’avoir devant les yeux un modèle qui les conforte dans leur choix de programme. »

Lisa Shapiro, doyenne de la Faculté des arts

« En cette Journée internationale des droits des femmes, je veux saluer les femmes qui m’ont façonnée professionnellement avant mon arrivée à McGill, à l’automne 2022, dit Lisa Shapiro. Si j’ai tenu bon comme seule fille à la majeure en physique au premier cycle, c’est grâce à la mère d’une amie, Helen Holt, physicienne de son état. Tamara Horowitz et Jennifer Whiting m’ont quant à elles montré à prendre ma place pendant mon doctorat en philosophie, discipline largement masculine, tout comme ma directrice de thèse, Annette Baier, dont les critiques acérées n’avaient d’égal que le respect profond et le réel désir d’accompagner ses étudiants. À l’Université Simon-Fraser, j’ai vu Jane Pulkingham diriger un décanat de main de maître et la vice-doyenne Catherine Murray œuvrer efficacement à la réconciliation.

« Ce sont des façons de faire qui me guident dans mon décanat à la Faculté des arts de McGill, où je mise sur le travail d’équipe, la gestion collégiale et le respect, affirme la doyenne. Mon travail de chercheuse reflète l’importance de la reconnaissance. En effet, par mon projet Pour de nouveaux récits en histoire de la philosophie, financé par le Conseil de recherches en sciences humaines, je m’emploie à sortir de l’oubli l’apport des femmes en philosophie au fil du temps. Ici, à McGill, je suis très admirative des femmes influentes de notre communauté universitaire. »

Victoria Talwar, doyenne par intérim de la Faculté des sciences de l’éducation

« C’est très motivant et touchant de voir tant de femmes accéder à des postes de direction à l’Université, s’exclame Victoria Talwar. Je suis à la fois fière et reconnaissante de travailler auprès de huit autres doyennes. Ces femmes accomplies et compétentes sont pour moi des mentores. Je me réjouis de les côtoyer.

« J’ai la chance de travailler auprès de femmes que j’admire, puisque notre décanat est entièrement féminin. Pour mener à bien le mandat et les projets de la Faculté, je peux compter sur mes vice-doyennes, Caroline Paquette, Marie-Hélène Pennestri et Sheryl Smith-Gilman. J’adore collaborer avec elles pour trouver des solutions et faire avancer nos idées. Je trouve que comme femmes, nous avons à cœur de créer un milieu propice à l’épanouissement où règne un beau sentiment d’appartenance.

« Notre faculté est reconnue pour son expertise en enseignement et en apprentissage, certes, mais de nombreux membres de notre personnel d’enseignement et de recherche s’intéressent à l’évolution de la société et à la justice sociale. Les filles doivent faire partie de l’équation; nous voulons les voir progresser, gravir les échelons et réaliser leur potentiel : c’est au cœur même de notre mission. Nos équipes de recherche et notre effectif étudiant y travaillent d’ailleurs sans relâche, en s’employant notamment à aplanir les inégalités hommes-femmes, à encourager les femmes à rayonner dans les STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques), à favoriser l’accès à l’éducation pour les filles et à contrer la violence fondée sur le genre. »

Carola Weil, doyenne de l’École d’éducation permanente

« C’est un honneur encore beaucoup trop rare de faire partie d’une équipe de direction majoritairement féminine dans une université à forte densité de recherche, fait observer Carola Weil. Les femmes admirables ne sont pas nécessairement des vedettes ou des héroïnes. Prenons ma sœur, qui a vu dans les multiples écueils dressés devant elle l’occasion de se réorienter pour vivre sa passion et devenir boulangère; lorsqu’un écueil se profile à l’horizon, je pense à elle.

« À l’École d’éducation permanente, des femmes réinventent leur vie et leur carrière dans une foule de domaines; par exemple, notre cours Soutenir l’avancement professionnel et le leadership chez les femmes a été conçu pour le secteur mondial de l’aviation. Je milite chaque jour pour l’inclusion des femmes, que ce soit en faisant découvrir à mes étudiantes et étudiants des œuvres écrites par des femmes ou en encourageant mes collègues féminines à occuper des postes de direction pour travailler auprès d’autres femmes. »

Viviane Yargeau, doyenne de la Faculté de génie

« Bonne Journée internationale des droits des femmes! C’est le moment de souligner les réalisations, la résilience et les apports remarquables des femmes du monde entier, s’exclame Viviane Yargeau. En ma qualité de doyenne de la Faculté de génie, j’ai l’honneur de côtoyer des pionnières qui font tomber les barrières et défrichent la voie pour les générations à venir.

« Notre faculté a la chance de compter sur une communauté qui a à cœur l’équité des genres et l’inclusion, poursuit la doyenne. Ainsi, le groupe étudiant POWE (Promoting Opportunities for Women in Engineering) renforce la position des femmes et fait la promotion de la diversité des genres en génie, tandis que l’équipe E-IDEA (Engineering Inclusivity, Diversity and Equity Advancement) s’emploie à créer un milieu de travail et d’apprentissage plus inclusif et à enchâsser l’EDI (équité, de diversité et d’inclusion) dans toutes nos activités. Je me fais un point d’honneur d’appuyer ces initiatives et d’offrir du mentorat individualisé à des étudiantes et à de jeunes collègues. Mon souhait, c’est que des voix plurielles continuent de se faire entendre pour que nous puissions bâtir, ensemble, un monde plus équitable. »

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