La Réserve naturelle Gault de McGill : pour la biodiversité et la communauté 

Accessible au public, la Réserve est sillonnée de 25 km de sentiers de randonnée ouverts aux visiteurs toute l’année. 
Ouverte toute l’année, la Réserve naturelle Gault abrite une vieille forêt de feuillus sillonnée de 25 kilomètres de sentiers. Elle accueille quelque 300 000 visiteurs annuels.Alex Tran

Située au cœur de la Montérégie, à Mont-Saint-Hilaire, la Réserve naturelle Gault abrite une terre luxuriante de plus de 1 000 hectares de forêt ancienne de feuillus, à quelque 40 km de Montréal. Refuge d’oiseaux migrateurs, la Réserve naturelle Gault de l’Université McGill est au cœur de la première réserve de la biosphère du Canada.  

Ce lieu, acquis par l’Université McGill en 1958 grâce à un legs du brigadier Andrew Hamilton Gault, offre des vues panoramiques imprenables sur la région et constitue un important reliquat de la forêt originelle de la vallée du Saint-Laurent. Accessible au public, la Réserve est sillonnée de 25 km de sentiers de randonnée ouverts aux visiteurs toute l’année. 

Randonnée, observation d’oiseaux, ski de fond, visite autoguidée et chasse au trésor en nature : la Réserve naturelle Gault offre aux petits et aux grands une multitude d’expériences immersives leur permettant de profiter de la biodiversité qu’elle abrite. En plus d’être un site récréatif populaire accueillant quelque 300 000 visiteurs par année, la Réserve naturelle Gault est visitée chaque année par des milliers d’élèves du primaire, du secondaire et du cégep lors de sorties scolaires. En 2023 seulement, 7 700 élèves ont exploré les sentiers de la Réserve. 

Entre université et nature : le devoir de protéger et de transmettre 

Pour Andrew Gonzalez, professeur au Département de biologie à l’Université McGill  et chercheur émérite œuvrant dans le domaine de la protection de la nature, il est primordial qu’un établissement universitaire soit engagé dans le milieu où il exerce ses activités. « De toutes sortes de manières, il a la responsabilité de contribuer à la société. Légataire d’un tel trésor, l’Université a la chance de faire valoir la richesse de la Réserve naturelle Gault. Protéger cet espace pour la nature est un privilège; en tant qu’Université, nous devons aller au-delà de la recherche et de l’enseignement, pour rendre cette richesse à la collectivité », explique-t-il. 

Andrew Gonzalez, professeur au Département de biologie de l’Université McGill, est titulaire de la Chaire Liber Ero en biologie de la conservation et dirige des études de pointe à la Réserve naturelle Gault.

En tant qu’établissement d’enseignement, l’Université McGill doit transmettre le savoir qu’elle produit aux générations futures, mais aussi trouver une application concrète à ces connaissances dans le monde qui nous entoure. Portée par cette mission, la Réserve naturelle Gault se voue à la protection de la biodiversité; quant à l’Université, elle en fait rayonner la valeur et la richesse naturelle auprès de la collectivité. Ce lien entre nature et société est très cher au Pr Gonzalez : « Il faut non seulement protéger ce lieu pour la nature elle-même, mais aussi pour nous, la société qui y vit. Pour moi, c’est vraiment au-delà de la simple contribution à la recherche ou à l’enseignement. La biodiversité de la Réserve Gault est exceptionnelle, et c’est un joyau qu’il faut partager », ajoute-t-il. 

Le Pr Andrew Gonzalez est titulaire de la Chaire Liber Ero en biologie de la conservation et dirige le Laboratoire pour les écosystèmes aquatiques perturbés (LEAP), étude de pointe menée à la Réserve Gault et financée par cette chaire de même que par des fonds fédéraux et provinciaux. 

En compagnie d’une équipe de recherche de 11 personnes, le Pr Gonzalez étudie la biodiversité sur la montagne et dans ses étangs artificiels, et s’intéresse plus précisément aux effets des pesticides sur la faune aquatique. Cadre de nombreuses études universitaires, la Réserve Gault accueille des chercheurs et chercheuses ainsi que des étudiants et étudiantes de diverses universités, dont l’UQAM, l’UQAC, l’UQTR, l’Université de Sherbrooke et l’Université de Montréal; ce lieu sentinelle permet de mieux comprendre l’effet, sur la nature, de l’activité humaine et des changements climatiques. 

« Il est clair que le public est inquiet face au climat et s’intéresse à la destruction des habitats, à la pollution, à l’épandage de pesticides dans les champs et à la régression des milieux naturels au profit des milieux urbains. En parlant avec les visiteurs, on constate qu’ils sont à la recherche de solutions, mais ne savent pas s’ils peuvent véritablement changer les choses. En voyant le travail accompli par le Centre de la Nature, ils se rendent compte qu’il y a des activités locales vraiment efficaces, qui ont des répercussions réelles et concrètes », fait observer le professeur. 

Une réserve ouverte sur le monde et portée par son milieu 

L’Université McGill entend, au cours des années à venir, donner plus d’importance aux activités de sensibilisation et d’enseignement menées à la Réserve, destinées tant au grand public qu’à l’effectif étudiant. « On pourrait voir ça comme la création d’un quatrième campus, en quelque sorte – un laboratoire vivant où étudiants et professeurs peuvent venir étudier la biologie et découvrir le fonctionnement de cet écosystème complexe, certes, mais surtout mesurer l‘importance du maintien de la biodiversité », explique Andrew Gonzalez. 

Convaincu de la précieuse richesse de lieux connectés comme la Réserve naturelle Gault, le professeur insiste sur le caractère collaboratif de la démarche de McGill : « Il y a, autour de Gault, des scientifiques dont l’apport est inestimable; l’émergence de cette collaboration, de cette compréhension partagée de la nature et des effets de l’activité humaine sur celle-ci va bien au-delà des simples considérations académiques : elle parle des liens essentiels qu’entretiennent les humains, entre eux et avec la nature, et qu’ils doivent chérir », conclut-il.  

Une membre de l’équipe de recherche du Laboratoire pour les écosystèmes aquatiques perturbés (LEAP) procède à l’acidification de l’eau d’un « étang ».

 

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