Une belle ouverture sur le monde

« McGill a facilité le contact avec une communauté plus large que celle d’où je viens, et ça se reflète au Potager Mont-Rouge Halte Gourmande. »
Diplômé de l’Université McGill, Philippe Beauregard est propriétaire de l’entreprise agrotouristique Potager Mont-Rouge Halte Gourmande, située à Rougemont, au Québec

Élevé dans une famille de fermiers de la Montérégie qui cultive des fruits et légumes depuis trois générations, Philippe Beauregard a été le premier membre de son clan à mettre les pieds dans une université. Détenteur d’un baccalauréat en agroéconomie obtenu à l’Université McGill en 2015, l’entrepreneur curieux et ambitieux est aujourd’hui propriétaire du Potager Mont-Rouge Halte Gourmande, entreprise d’agrotourisme prospère située à Rougemont.

Un parcours scolaire axé sur la curiosité et l’ouverture

Après des études collégiales en génie agromécanique, Philippe Beauregard décide de faire une technique en génie rural à l’Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe. Désireux de poursuivre des études universitaires en agroéconomie, il ajoute des cours de sciences pures à sa formation pour pouvoir accéder à l’université.

Le choix de l’Université McGill, en apparence surprenant, se présente à lui comme une évidence. « Je voulais aller chercher une formation en anglais parce que j’avais envie d’apprendre cette langue-là. C’était un défi que j’avais vraiment le goût de relever, et je savais que ça m’ouvrirait de nouvelles portes », confie-t-il.

McGill a plusieurs atouts : les étudiants peuvent y faire leurs travaux et leurs examens en français, paient des frais de scolarité comparables à ceux des autres universités québécoises et ne sont pas obligés de quitter le Québec pour approfondir leur connaissance de l’anglais.

Étudier à McGill : petits défis et grandes opportunités

La transition vers des études dans une langue qu’il ne maîtrise pas représente pour le jeune homme un nouveau défi. « À la première session, je me suis rendu compte que travailler à la ferme et étudier dans une langue que je ne connaissais pas, ça faisait beaucoup. J’ai enlevé des cours de mon horaire et j’ai fait mon bac en quatre ans plutôt que trois. Ça m’a permis de me faire des amis, de m’impliquer dans le sport et de me bâtir un nouveau réseau. Je suis même devenu responsable d’étage dans la résidence, devenant ainsi une personne-ressource pour les étudiants», ajoute-t-il.

L’expérience lui a permis de mieux comprendre l’importance de la persévérance et de la prise de risque, qualités essentielles pour la réussite en affaires.

Tremplin professionnel : stages et emplois formateurs

Après sa quatrième année d’études à McGill, Philippe fait un stage en financement agricole au sein de Financement agricole Canada (FAC), à Saint-Hyacinthe, où il approfondit ses connaissances en gestion et en économie. Puis, il décroche un emploi – un remplacement de 6 mois environ – toujours à FAC, mais cette fois à Kelowna, en Colombie-Britannique, où il se consacre au financement de vignobles. Une expérience qu’il qualifie d’inoubliable. « J’ai foncé dans cet emploi qui était 100 % en anglais avec assurance et grand enthousiasme. J’avais envie de voir du pays et de me sentir libre tout en développant des aptitudes en économie qui me sont utiles dans mon travail jusqu’à ce jour.»

Réaliser ses rêves : le Potager Mont-Rouge Halte Gourmande

De retour sur la ferme familiale, le jeune diplômé remarque qu’une terre consacrée à l’autocueillette de pommes est à vendre dans son village. « À ce moment-là, ma sœur et moi, on a eu une vision. On s’est dit : c’est ça qu’on veut, la terre est parfaite, c’est là qu’on veut s’établir et partir notre projet d’agrotourisme. On avait une ferme maraîchère avec la famille et on vendait nos récoltes dans les marchés publics, mais on voulait transformer notre modèle d’affaires et se lancer dans l’autocueillette, pour que les gens viennent à nous plutôt que l’inverse. »

Un modèle d’agrotourisme novateur et complémentaire

Philippe et sa sœur achètent donc la terre de 75 acres et créent Le Potager Mont-Rouge Halte Gourmande. « Ça a vraiment marché. On a conservé les 25 acres consacrés à la cueillette de pommes et on a transformé les 50 acres réservés à la culture des grains pour y planter des fraises, des asperges, des citrouilles, des aubergines, du basilic, des patates douces, des okras, etc. On a créé des petites parcelles variées avec des produits exclusifs disponibles pour l’autocueillette. » En quelques mois, l’entreprise connaît une croissance phénoménale, enregistrant un chiffre d’affaires impressionnant. L’année dernière, en plus d’une clientèle toujours grandissante, 3 000 enfants se sont rendus sur le site pour des sorties scolaires.

Une formation ancrée au Québec et tournée vers le monde

Philippe a fondé Potager Mont-Rouge Halte Gourmande avec sa sœur. Leur famille compte trois générations d’agriculteurs

Quand on lui demande quel a été l’impact de McGill sur son parcours professionnel, l’entrepreneur répond du tac au tac : « Mes études à McGill m’ont permis d’aller au bout de mes ambitions. J’ai brisé les barrières linguistiques de l’entreprise familiale. Pour moi, l’anglais est un outil supplémentaire et non une source de division et de débats. McGill a facilité le contact avec une communauté plus large que celle d’où je viens, et ça se reflète au Potager, qui est vraiment ouvert sur le monde. Avoir ce diplôme universitaire m’a aussi donné les outils nécessaires pour créer mon entreprise telle qu’elle est aujourd’hui. J’y ai développé un réseau, une crédibilité et une vision. Mon parcours académique a été un véritable tremplin pour le fonceur que je suis. »

« On ne fait pas juste de l’agriculture ici, au Potager, il faut avoir l’esprit ouvert, savoir réfléchir et optimiser nos ressources, et c’est ma formation à McGill qui me permet de faire ça », affirme Philippe.

Plus qu’une passion pour la terre, l’agriculture est un vecteur de communication pour Philippe Beauregard : «Je suis dans ce domaine-là pour le contact humain. L’agriculture est une excuse pour entrer en relation avec les autres; tout le plaisir est là-dedans. C’est un mode de vie intense, mais je ne changerais absolument rien. La ferme, c’est pour moi un immense terrain de jeu. » Et qu’en est-il des rencontres humaines qui ont jalonné son parcours mcgillois? « À la fin de mes études, il y avait un bal masqué, et c’est là que j’ai rencontré ma femme, avec qui j’ai maintenant trois enfants. Pour ça aussi, j’en dois une à McGill! »

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