Pierre Boivin nommé chancelier de l’Université McGill

Des soins de santé au monde du hockey, le Montréalais est reconnu pour les initiatives clés qu’il a instaurées
Pierre Boivin Laszlo Montreal

L’Université McGill a choisi Pierre Boivin, un Montréalais au parcours aussi impressionnant que diversifié, comme nouveau chancelier. Bien connu pour son rôle dans la transformation de l’organisation des Canadiens de Montréal, Pierre Boivin s’est également illustré par sa participation à des initiatives dans divers domaines, allant de l’intelligence artificielle (IA) aux soins de santé.

En reconnaissance de son leadership remarquable, Pierre Boivin a été nommé Officier de l’Ordre du Canada et fait chevalier de l’Ordre national du Québec. Il s’est également vu décerner le titre de « haut dirigeant le plus engagé socialement » par le journal Les Affaires en 2015. En entrevue avec le McGill Reporter, le nouveau chancelier insiste sur le fait qu’il considère le rôle qui lui a été confié comme un honneur et un nouveau défi qu’il abordera avec humilité.

« L’Université McGill est une institution montréalaise respectée à l’échelle locale et nationale, ainsi que dans le monde entier, et il était important à mes yeux de cerner ce que je pouvais y apporter », explique-t-il.

« J’ai longuement discuté avec la présidente du Conseil des gouverneurs, Maryse Bertrand, et le recteur de l’Université, Deep Saini, pour comprendre en quoi consiste le rôle du chancelier, particulièrement en tenant compte des défis auxquels les universités font face depuis quelques années. »

Un fier partisan de Montréal

« J’ai eu la chance d’occuper la présidence des Canadiens de Montréal pendant 11 ans. Bien que la vocation des deux organisations soit très différente, les Canadiens et l’Université McGill ont ceci en commun qu’ils font partie intégrante de l’identité montréalaise et participent de ce fait à la réputation et à la visibilité de la ville, à l’échelle locale comme à l’international. »

En 2017, Pierre Boivin a coprésidé un comité d’orientation en intelligence artificielle pour le Québec, un rôle qui l’a amené à réfléchir aux moyens d’établir un écosystème fort, afin que Montréal et le Québec puissent occuper la place qui leur revient au Canada et dans le monde. M. Boivin a également siégé au Conseil consultatif en matière d’intelligence artificielle du gouvernement canadien, lequel a mené à la Stratégie pancanadienne en matière d’IA de l’Institut canadien de recherches avancées (CIFAR).

Pierre Boivin est en outre le président fondateur de Mila, l’Institut québécois d’intelligence artificielle. « C’était une occasion unique pour l’Université McGill et l’Université de Montréal de travailler de concert à l’atteinte d’un objectif commun, rappelle-t-il. Mila est maintenant reconnu comme un acteur mondial de premier plan de la recherche sur l’IA et plus particulièrement sur l’IA éthique. »

Ayant collaboré à soutenir la recherche en santé, le nouveau chancelier est bien conscient de l’incidence positive des autres institutions liées à McGill, notamment le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et le Neuro, qui incarnent à ses yeux la façon dont l’Université prend soin de sa communauté et positionne Montréal comme un pôle de santé de premier plan.

À l’écoute de la communauté

Comme d’autres hauts dirigeants, Pierre Boivin a l’habitude de travailler avec des indicateurs de performance. Rien d’étonnant, donc, qu’après trois jours en poste, il ait déjà exploré toutes sortes de données et posé des questions sur une foule d’aspects.

« Bien que mon intégration dans mes nouvelles fonctions soit exigeante, je juge essentiel d’être sur la même longueur d’onde que les différentes parties prenantes de l’Université : la communauté étudiante, le corps professoral, les instances dirigeantes et l’équipe d’Avancement universitaire. Je souhaite ainsi élargir et approfondir ma compréhension des enjeux qui sont importants pour les McGillois. »

Pierre Boivin rappelle qu’à titre de président des Canadiens, il devait être à l’écoute des partisans pour définir l’orientation à prendre. Aussi espère-t-il travailler en ce sens avec les membres de l’Université et les communautés locales et internationales.

« J’estime que pour occuper un tel poste, il est nécessaire de faire preuve d’une grande ouverture d’esprit, ainsi que de beaucoup d’humilité et d’écoute. Les défis auxquels les institutions comme McGill font face sont très complexes et touchent un grand nombre de parties prenantes. Pour certains, McGill est associée à leurs années les plus formatrices, leur alma mater; pour d’autres, il s’agit de leur espace de travail ou d’études. Or, si leur compréhension des enjeux universitaires peut différer, toutes les parties concernées ont McGill à cœur. »

À propos de sa vision de l’évaluation de ses résultats dans trois ans :

« Je mesurerai d’abord si nous avons réussi à faire en sorte que la communauté locale soit pleinement au fait du rôle que joue l’Université à Montréal. À ce titre, je crois que je pourrai mettre de l’avant l’apport de McGill à la société, afin que l’Université soit reconnue à sa juste valeur. »

« Le deuxième indicateur portera sur le classement universitaire. McGill doit continuer à attirer les étudiants et les chercheurs les plus brillants, et ce, en dépit du défi que pose la récente décision du gouvernement du Québec relativement aux droits de scolarité exigés aux étudiants canadiens de l’extérieur du Québec. »

« Troisièmement, j’évaluerai comment je peux mettre mon expérience et mon réseau au service de l’Université. Je suis prêt à bâtir de nouveaux ponts, à créer des partenariats et à nouer des collaborations aux niveaux local et international, tant avec les diplômés que les institutions. Plus important encore, McGill doit se positionner comme partenaire de confiance des autres universités québécoises. »

Un ambassadeur local et international

« En cinquante ans, le Québec a connu une transformation majeure sur le plan social et économique, et cela a pu donner lieu à des préjugés sur l’Université McGill. Nous devons corriger ces croyances erronées. »

« On doit mieux communiquer l’apport majeur de notre université, le rôle qu’elle joue au sein de la communauté et son incidence sur le plan économique. Nous avons un grand nombre d’ambassadeurs dans la communauté québécoise qui peuvent nous aider à le faire. » Le chancelier précise qu’il a déjà noué des liens avec des homologues et des dirigeants d’autres universités.

« Nous devons également repenser et réinventer la façon dont nous habitons notre planète, et c’est précisément l’objectif du projet Nouveau Vic, un pôle de développement durable à la fine pointe de la technologie voué à la recherche, à l’enseignement et aux politiques publiques. À titre de chancelier, je me consacrerai à promouvoir le caractère inclusif et inspirant de l’Université McGill, de même que son importance pour l’ensemble du Québec », ajoute-t-il.