McGill Robotics, là où développement durable et innovation vont de pair

Cette année, le marathon de programmation RoboHacks portait sur la déforestation, et les équipes devaient non seulement choisir des matériaux réutilisables et recyclables, mais également en utiliser le moins possible
McGill Robotics
McGill Robotics

Drones, véhicules sous-marins, marathons de programmation : ce n’est pas exactement l’idée qu’on se fait du développement durable.

Et pourtant. Si l’on vous disait que le drone a pour mission de suivre une population d’animaux dans une réserve naturelle? Que le véhicule sous-marin est constitué de matériaux modulaires? Et que le marathon de programmation a trait aux objectifs de développement durable des Nations Unies?

Ce ne sont là que quelques-unes des initiatives de McGill Robotics, équipe de conception primée qui met au point des technologies novatrices dans une optique de développement durable.

« Nous voulions aller au-delà des concours », nous confie Adrien Moulin, étudiant en informatique qui agit comme capitaine et directeur commercial au sein de l’équipe. « On passe par le développement durable pour accomplir de grandes choses. »

Au cours des deux dernières années, McGill Robotics a mis ses membres au défi de réoutiller ses robots, de repenser ses événements et de réfléchir à la place que peut occuper le développement durable dans leur travail.

« Nous avons décidé d’intégrer le développement durable à notre processus de conception, ou à toute démarche, en fait », dit Léanne Ricard, étudiante en génie logiciel et directrice de projet de RoboHacks. « Les robots peuvent faire de grandes choses, alors pourquoi ne pas les mettre à contribution? »

 

Virage vert

McGill Robotics, c’est plus de 200 personnes qui veillent à la bonne marche d’un véhicule sous-marin autonome, d’une astromobile martienne et d’un drone. Qui participent régulièrement au Canadian International Rover Challenge et à la Student Unmanned Aerial Systems Competition. Et qui, une fois diplômées, sont embauchées par de grosses pointures du secteur technologique.

L’équipe a entamé son virage vert en 2023, après avoir reçu plus de 60 000 $ du Fonds des projets durables de l’Université, le plus important du genre du Canada. Elle a alors mis en place sa vice-présidence, Développement durable, et s’est attelée sans plus attendre à la transformation de ses robots.

« Nous avons complètement revu la conception de notre drone et de notre véhicule sous-marin autonome en optant pour des composantes plus fortes, plus robustes, explique Adrien. La conception est beaucoup plus modulaire, ce qui amène de la polyvalence. »

Le drone est maintenant moins énergivore et comporte davantage de pièces interchangeables; on envisage de l’utiliser pour suivre la population de cerfs de Virginie de la Réserve naturelle Gault.

« Notre drone est plus gros, il peut voler plus longtemps et il est capable d’accomplir sa mission plus rapidement », explique Emma Sinasac, étudiante en génie mécanique et cheffe de projet au sein de l’équipe Drone de McGill Robotics. « Pour nous, c’est un excellent moyen d’être plus durables, et ça nous permet de continuer à utiliser le drone entre les concours. »

 

 

L’écoresponsabilité programmée

Le virage vert de McGill Robotics s’est également invité dans RoboHacks, marathon de programmation annuel de l’équipe.

RoboHacks en est maintenant à sa troisième mouture. Cette année, tous les événements comportaient une thématique « développement durable » et des conférences sur ce sujet; de plus, tous ont obtenu la certification « événement écoresponsable » de l’Université.

Cette année, le thème était la déforestation. Julie Major, chargée d’enseignement principale à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement et directrice de la Session d’études sur le terrain au Panama, est venue parler de la recherche en agriculture dans ce pays. Le développement durable constituait l’un des principaux critères d’évaluation du concours : les équipes devaient non seulement choisir des matériaux réutilisables et recyclables, mais également en utiliser le moins possible.

« Certaines équipes ont poussé l’idée à fond, ce qui a donné des choses intéressantes, fait observer Léanne Ricard. Le simple fait de réfléchir aux pièces qu’on utilisera et à leur adaptation ou à leur réutilisation a un effet énorme sur la pérennité d’un produit. »

Plus de 80 % des répondants à un sondage mené après l’événement ont dit en avoir appris davantage sur le développement durable et sur sa prise en compte pendant le marathon de programmation, « ce qui témoigne des retombées à long terme de notre démarche de sensibilisation », affirme-t-elle.

 

L’innovation en marche

Ce virage vert ne s’est toutefois pas opéré sans heurts. En effet, les résultats de McGill Robotics lors des concours ont souffert au début de cette refonte; en outre, l’équipe cherche actuellement à mettre son astromobile au service d’un projet durable.

Cela dit, le succès a aussi été au rendez-vous : lors d’un concours tenu l’été dernier, l’équipe a été récompensée pour sa ténacité.

La transition vers le développement durable est en cours de réalisation, mais les membres de l’équipe sont déterminés à continuer de mettre à l’essai des idées novatrices, d’explorer de nouvelles technologies et de faire de la sensibilisation auprès de leurs pairs.

« Nous sommes à l’affût de nouveaux projets et partenariats, et je pense que notre virage vert ne sera jamais vraiment achevé, souligne Adrien Moulin. Si c’est quelque chose qui vous tient à cœur, il y a assurément une place pour vous au sein de McGill Robotics. Venez nous aider à prendre le virage vert! »