La passion des technologies propres

Alors qu’elle était toujours aux études, une jeune entrepreneure (et récente diplômée mcgilloise) a mis sur pied une entreprise novatrice de biosurfactants avec l’aide du Centre Dobson.

Nivatha Balendra (B. Sc. 2021) est la fondatrice et la directrice générale de Dispersa, une entreprise d’écotechnologie qu’elle a lancée pendant ses études de premier cycle à l’Université McGill, avec le précieux soutien du Centre pour l’entrepreneuriat Dobson.Enfant, la Montréalaise Nivatha Balendra (B. Sc. 2021) était animée d’une curiosité insatiable pour la science.

« J’ai toujours aimé apprendre. Chaque fois que j’apprenais quelque chose de nouveau en science, je faisais un exposé à ma famille, puis je testais leurs connaissances à l’aide d’un jeu-questionnaire », se souvient la jeune femme, qui a commencé à participer à des foires scientifiques et à remporter de nombreux prix dès la deuxième secondaire.

Aujourd’hui, elle est la fondatrice et la directrice générale de Dispersa, une entreprise d’écotechnologie qu’elle a lancée pendant ses études de premier cycle à l’Université McGill.

Une solution de rechange durable et abordable aux surfactants ordinaires

L’objectif de Dispersa est de réduire l’empreinte carbone de l’industrie des surfactants au moyen de nouveaux biosurfactants. Souvent fabriqués à partir de pétrole ou d’huile de palme, les surfactants sont des ingrédients chimiques que l’on retrouve dans les produits de tous les jours, comme les savons, les shampoings et les cosmétiques. Les biosurfactants sont quant à eux fabriqués à partir de déchets alimentaires et sont donc une solution de rechange durable et abordable.

« Nous utilisons l’action microbienne pour transformer des rebuts d’huiles et de sucres en biosurfactants naturels, à l’aide d’un procédé breveté que nous avons mis au point », explique l’entrepreneure.

L’an dernier, Dispersa a reçu trois millions de dollars en financement de la part d’Invest Nova Scotia, de Dragonfly Ventures et d’autres investisseurs. Cet argent a permis à l’entreprise, dont les installations de recherche et de développement sont situées à Montréal, d’accroître sa production dans des installations de plus grande envergure au Cap-Breton.

« Nous allons commencer à vendre notre premier ingrédient, PuraSurf, aux entreprises de fabrication de produits ménagers dès 2025. Notre mission à long terme consiste à introduire les biosurfactants dans le plus de secteurs possible, y compris l’industrie des cosmétiques et des soins personnels », ajoute-t-elle.

Un soutien de taille du Centre pour l’entrepreneuriat Dobson de l’Université McGill

En 2019, pendant sa deuxième année d’études à l’Université McGill, Nivatha Balendra a mis sur pied Dispersa avec l’aide du Centre pour l’entrepreneuriat Dobson.

Deux de ses mentors au Centre Dobson – Renjie Butalid, qui était alors directeur associé, et Sabine Landolt, juge de la Coupe Dobson et experte en marketing – lui ont fourni une aide précieuse.

« Renjie m’a soutenue dès le début, lorsque Dispersa n’était qu’un projet; il m’a poussée à transformer mes recherches en entreprise. Il a été présent tout au long du processus et plus particulièrement lors d’un moment très important au cours de mon parcours d’entrepreneure : lorsque j’ai dû préparer une présentation pour le Défi des femmes en tech propres », souligne l’entrepreneure, sélectionnée parmi les finalistes de l’édition 2018 du défi commandité par MaRS Discovery District et Ressources naturelles Canada, ce qui lui a valu plus de un million de dollars sous forme de financement, de soutien pour son laboratoire et de ressources concrètes.

« Lors de ma participation à la Coupe Dobson, j’ai énormément appris grâce à la rétroaction des juges. J’ai également eu la chance de réseauter avec d’autres étudiants ayant fondé leur propre entreprise. Sabine nous a aussi grandement aidés à élaborer notre matériel de marketing grâce à ses connaissances dans ce domaine », ajoute‑t-elle.

Des premiers pas en recherche guidés par des mentors de l’Université McGill

Nivatha Balendra (à l’avant, au centre) et l’équipe de Dispersa : « Nous utilisons l’action microbienne pour transformer des rebuts d’huiles et de sucres en biosurfactants naturels, à l’aide d’un procédé breveté que nous avons mis au point », explique l’entrepreneure.Suki Nathan

L’Université McGill s’est imposée comme un choix tout à fait naturel pour Nivatha Balendra, qui a décidé d’y poursuivre ses études postsecondaires. Elle y a effectué une majeure physiologie, en raison de son intérêt pour la médecine et les sciences de la santé, ainsi qu’une mineure en développement international.

« Étant donné mon expérience précédente au Centre universitaire de santé McGill et la renommée mondiale de l’Université, tout particulièrement en sciences de la santé, je voulais vraiment étudier à l’Université McGill », explique-t-elle.

C’est à l’école secondaire qu’elle a eu son premier avant-goût de la science de haut calibre. Elle a eu la chance d’acquérir une expérience pratique inestimable dans le cadre d’un programme de mentorat se déroulant dans les laboratoires du Centre universitaire de santé McGill, où elle a pu mener des travaux pour ses projets de foire scientifique.

« J’étais ravie de pouvoir mener mes tout premiers travaux dans un laboratoire », indique Nivatha Balendra. « J’ai pu me familiariser avec les différents types de recherche à un jeune âge. Malgré un horaire chargé, les professeurs et les doctorants ont pris le temps de nous transmettre leur savoir, à moi et aux autres participants aux foires scientifiques. Sans cette expérience de recherche au Centre universitaire de santé McGill, je n’aurais jamais pu mesurer mon intérêt pour ce domaine. »

Une passion pour la durabilité

À 17 ans, Nivatha Balendra a découvert une nouvelle espèce de bactérie ayant la capacité de dégrader l’huile et de produire des biosurfactants. Ces travaux de recherche fondamentale ont été un véritable catalyseur pour Dispersa.

« Après le déversement de pétrole causé par l’accident de train à Lac-Mégantic, j’étais déterminée à trouver une solution locale au problème de la contamination par l’huile qui touche plusieurs régions du monde », explique la scientifique, qui a découvert ces nouvelles bactéries en récoltant des échantillons du sol dans la cour de sa maison et sur les berges du fleuve Saint-Laurent.

Son passage à l’Université McGill a aussi contribué à affûter son intérêt pour la durabilité.

« Mes professeurs de développement international se passionnaient pour la durabilité et les retombées sociales, des valeurs qui sont au cœur même de la mission de Dispersa », poursuit Nivatha Balendra, qui, une fois son diplôme en poche, a remporté la bourse de la Fondation de la famille Pathy offerte aux étudiants de six universités, dont l’Université McGill.

« Cette bourse est remise aux personnes dont les actions ont des retombées positives pour la société. Les changements sociaux, économiques et environnementaux sont chers à notre entreprise en pleine croissance. Il est donc important pour nous d’incarner ces valeurs et de s’en inspirer dans tout ce que nous faisons », souligne-t-elle.

Un esprit entrepreneurial imprégné de valeurs sociales

Les valeurs sociales font partie intégrante de l’identité de Nivatha Balendra, tout comme son esprit entrepreneurial et sa curiosité scientifique.

« L’engagement social et mon souhait de bâtir une société plus en santé sont intrinsèquement liés à mon esprit entrepreneurial. Ces valeurs me viennent de ma défunte mère, qui était un modèle pour moi, et de ma propre expérience en tant que survivante du cancer », renchérit Nivatha Balendra.

En tant que propriétaire d’une entreprise durable engagée socialement, Nivatha Balendra espère inciter les générations futures à poursuivre sur sa lancée.

« Nous aspirons à devenir un chef de file dans le domaine des biosurfactants et à ce que la majorité des produits que nous utilisons dans notre quotidien soient fabriqués avec nos surfactants abordables, sécuritaires et durables. À long terme, j’espère pouvoir contribuer à la création de produits de consommation plus sécuritaires, pour une société en meilleure santé. C’est cette vision qui me guide chaque jour », conclut-elle.

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