Entretien avec Jenni Makahnouk, major de promotion de la Faculté des arts, cérémonie « A » 

« Le succès, c’est bien, mais l’échec nous permet d’apprendre davantage. C’est grâce à mes échecs, plus qu’à mes succès, que je connais mes forces et mes faiblesses. Chaque échec a été l’occasion de m’améliorer. » 

Dans cette série d’entretiens, des majors de promotion 2024 de l’Université McGill exposent leur vision des choses et se remémorent les moments marquants de leur parcours étudiant, des défis posés par une rentrée sous le signe de la COVID à l’émEntretien avec Jenni Makahnouk, major de promotion de la Faculté des arts, cérémonie « A » ergence d’un sentiment d’appartenance. 

Aujourd’hui, nous vous présentons Jenni Makahnouk, une des majors de la Faculté des arts. Détentrice d’un baccalauréat en études canadiennes avec une mineure en études autochtones, Jenni a prononcé le discours d’adieu de la cérémonie « A » de la Faculté des arts le lundi 3 juin, à 10 h. 

Remarque : Les réponses ont été éditées par souci de concision. 

Pourquoi as-tu choisi l’Université McGill? 

En fait, j’ai entrepris mes études à la Faculté des études autochtones de l’Université de l’Alberta [à Edmonton, où je résidais]. 

Pendant la pandémie, j’habitais avec mon père. Malheureusement, nous avions des problèmes de logement en raison de sa toxicomanie et ces conditions de vie étaient dangereuses pour moi. J’ai donc choisi (encouragée par mon conseiller et l’Université de l’Alberta) de changer d’établissement. J’ai opté pour McGill afin d’améliorer mon français et de m’éloigner de mon père.  

Quelle a été ta première impression du campus? 

J’étais heureuse d’être à Montréal, ravie d’être entourée des grands espaces extérieurs, de l’architecture et du dynamisme du centre-ville. J’adorais observer les écureuils. Lorsque je suis arrivée sur le campus la première fois, je suis restée assise une heure à observer les gens, les écureuils, les chiens. C’est ce qui m’a permis de m’ancrer. 

Quels ont été les moments forts de ton parcours à l’Université McGill? 

Assurément mes voyages au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Maroc et en Égypte avec la tournée Grandes villes du monde. Je n’aurais jamais pensé voir les pyramides, surtout pas pendant mes études. 

Un moment encore plus important a été ma participation à des conférences à Boston, à Washington et en Irlande dans le cadre du programme d’études canadiennes. Ces événements m’ont permis de rencontrer des pairs, de développer d’importantes amitiés, et de gagner en confiance. 

Quelles sont les plus grandes difficultés auxquelles tu as fait face durant tes études à McGill, et comment les as-tu surmontées? 

Le départ d’Edmonton et le changement d’établissement entre ma première et ma deuxième année d’université n’ont pas été faciles. J’ai déménagé d’un bout à l’autre du pays, et ce, pendant la pandémie, sans soutien et dans une ville que je ne connaissais pas. Je me sentais très seule, mais j’étais heureuse de me joindre à la communauté mcgilloise. 

L’automne dernier, mon père a failli être tué. Le fait d’être si loin de ma famille à ce moment-là a rendu la situation encore plus difficile. J’ai dû consacrer beaucoup de temps pendant la session d’automne à assurer la liaison avec la police, les travailleurs sociaux, l’hôpital et ma famille. Ça a été très éprouvant. 

Le soutien que j’ai reçu de McGill m’a permis de tenir le coup : j’ai bénéficié de services de consultation par l’entremise du Centre du mieux-être pour les étudiants, et la Maison des peuples autochtones a été extraordinairement solidaire. Mes amis ont été présents et les professeurs ont été extrêmement compréhensifs, ce qui a soulagé en partie la pression. Je leur en suis reconnaissante.  

Que comptes-tu faire à court et à long terme? 

Je vais entreprendre une maîtrise en sciences de l’éducation à l’automne. Je me suis jointe au groupe d’étude sur l’apprentissage de la langue anishinaabemowin et j’ai adoré enseigner ma langue maternelle aux étudiants. Je souhaite m’investir davantage dans les programmes autochtones, l’apprentissage des langues et la pédagogie. 

À plus long terme, je vais fort probablement faire un doctorat et travailler en éducation autochtone. 

Comment McGill t’a-t-elle aidé à te préparer pour le prochain chapitre de ta vie? 

À McGill, j’ai gagné en confiance. 

Au moment d’entreprendre mes études, je me dirigeais en droit ou en politique, jusqu’à ce que je réalise que j’aime enseigner. Je croyais savoir ce que je voulais, mais McGill m’a permis d’entrevoir d’autres voies pour mon avenir et d’essayer différentes choses afin de découvrir ce qui me passionne vraiment. 

Quel conseil donnerais-tu aux nouveaux étudiants mcgillois? 

Le succès, c’est bien, mais l’échec nous permet d’apprendre davantage. C’est grâce à mes échecs, plus qu’à mes succès, que je connais mes forces et mes faiblesses. Chaque échec a été l’occasion de m’améliorer. Ça n’a pas été facile, mais j’ai énormément appris sur moi-même. 

J’inviterais également les étudiantes et étudiants autochtones à découvrir la Maison des peuples autochtones : ils y trouveront un soutien sans pareil. Je ne saurais assez dire à quel point la communauté mcgilloise, et plus particulièrement la Maison des peuples autochtones, m’a aidée. 

 

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Ndeye Aïda fall
4 days ago

Très intéressant votre travail j’ai hâte d’être parmi vous cette année moi qui suis au Sénégal