Les Montreal Steppers donneront le coup d’envoi du Mois de l’histoire des Noirs à McGill

Kayin Queeley, membre du personnel de l’Université McGill, nous explique comment la troupe interpelle et sensibilise le public grâce à l’art du step

Le jour, Kayin Queeley (cinquième à partir de la gauche) est chargé de dossier au Décanat à la vie étudiante. Le soir, il est membre des Montreal Steppers, collectif qu’il a fondé en 2019.

En 2023, la série Black Changemaker de la CBC a mis en lumière le travail de Kayin Queeley à titre de fondateur et de leader des Montreal Steppers. Cette troupe est plus qu’un simple collectif d’artistes, c’est un véritable vecteur d’éducation, surtout chez les jeunes.

« Nous explorons l’art du step au Canada, mais aussi les racines de cette danse, et suscitons ainsi des discussions sur l’histoire, la vie et la culture des Noirs », explique le fondateur du collectif.

« C’est une façon dynamique de faire connaître l’histoire des Noirs aux étudiantes et étudiants. »

Et c’est cette combinaison d’art, de culture et d’éducation qui a convaincu l’Équipe-conseil en matière d’équité de l’Université McGill d’inviter les Montreal Steppers à donner le coup d’envoi de la cérémonie d’ouverture du Mois de l’histoire des Noirs à l’Université, le 1er février 2024.

Les racines du step 

L’histoire du step en est une de résistance et d’émancipation. En effet, sa naissance concorde avec l’interdiction de la pratique du tambour imposée dans la foulée de la rébellion de Stono, en Caroline du Sud, en 1739.

« L’objectif était de briser le moral des esclaves, mais ces derniers, s’inspirant de leurs racines ancestrales, ont plutôt entrepris de se servir de leur corps comme instrument d’expression et de création musicale. »

Comme l’explique Kayin, cet art a pris une forme plus officielle au moment de la fondation des universités et des collèges historiquement noirs aux États-Unis au début des années 1900.

« Les gens se sont mis à créer des rythmes et des cadences en tapant sur leur corps, en frappant des mains et en tapant des pieds de manière synchronisée. Il n’était pas rare que des chorales, des associations et des fraternités intègrent ce type de danse à leurs activités. »

C’est grâce à la chorale dont il a fait partie pendant ses années d’université à Plattsburgh, dans l’État de New York, que Kayin a découvert et adopté le step; le sentiment d’appartenance et le plaisir étaient irrésistibles.

« Moins populaire au Canada, le step y a fait son apparition en 1991 avec les Vanier Stompers du cégep Vanier. D’autres groupes ont ensuite vu le jour dans différents cégeps de Montréal, dont la troupe Boutz. »

Le lien avec McGill

En plus de proposer aux jeunes un accès ludique à l’art, à l’histoire et à la culture, Kayin est à l’écoute de la population étudiante de l’Université McGill; c’est vers lui que l’on dirige celles et ceux qui vivent une situation difficile qui menace leur bien-être ou nuit à leurs études.

« Je suis l’un des trois chargés de dossier en gestion de crise au Décanat à la vie étudiante. J’aide les étudiantes et les étudiants à traverser des situations de crise, à surmonter des difficultés dans leurs études, ou à régler des problèmes de logement ou d’immigration », précise-t-il.

Kayin a également été membre de l’équipe Vie en résidence à McGill et bénévole dans différentes écoles montréalaises.

« J’attendais mes papiers de résidence et je voulais être utile à la communauté. C’est pendant cette période de bénévolat que j’ai recommencé à danser, après une pause de quelques années. Je vois cet art comme un moyen dynamique d’enseigner aux jeunes l’histoire et la culture noires. »

Des enseignants et des mentors ont ensuite encouragé Kayin à passer au niveau supérieur.

« J’ai discuté avec des proches de la possibilité de mettre sur pied un collectif. Ils ont tous embarqué, et on a entrepris des projets ici et là. Avec le temps, on a senti que l’on ne pouvait pas revenir en arrière. Et puis voilà, nous avons commencé à nous produire sous le nom des Montreal Steppers et à recevoir une foule de demandes pour des ateliers et des spectacles. »

Le fondateur du collectif estime que les Steppers ont travaillé avec plus de 15 000 participants et offert plus de 500 ateliers depuis 2019.

Vous aimeriez voir les Montreal Steppers en action? Inscrivez-vous pour assister à la cérémonie d’ouverture du Mois de l’histoire de Noirs de l’Université McGill. Vous pouvez également consulter le site Web de la troupe pour en apprendre davantage sur elle.