MC Snow nommé artiste en résidence de l’Initiative d’études et de dialogues autochtones

Des œuvres du sculpteur kanien’kehá:ka MC Snow sont exposées en permanence près du campus de l’Université McGill, mais la population étudiante et le personnel auront maintenant la chance de croiser l’artiste lui-même
Man standing in front of several sculptures.
MC SnowRoger Aziz © McCord Stewart Museum

L’œuvre de MC Snow a toujours été influencée par l’expérience autochtone.

L’artiste kanien’kehá:ka était étudiant en arts visuels à l’Université d’Ottawa quand la crise d’Oka a éclaté en 1990, provoquée par une dispute territoriale entre le peuple kanien’kehá:ka (mohawk) et la ville d’Oka, en banlieue de Montréal. Cette crise, qui a fait les manchettes internationales, a touché personnellement le sculpteur et sa famille, et influencé son art et son identité autochtone.

« Il était très difficile de ne pas être affecté par ce qui se passait. J’avais l’impression de devoir refléter le climat politique dans toutes mes actions, se souvient MC Snow. Ça m’a forcé en quelque sorte à sortir de ma solitude et à me construire une carapace. »

La pratique artistique de MC Snow demeure fermement enracinée dans sa culture kanien’kehá:ka, et l’artiste sera bientôt de retour sur un campus universitaire : en avril, il deviendra l’artiste en résidence de l’Initiative d’études et de dialogues autochtones de la Fondation Andrew-W.-Mellon (ISCEI) de l’Université McGill.

« J’ai toujours voulu être artiste en résidence à l’Université McGill, a indiqué MC Snow. J’ai vraiment très hâte de travailler avec les étudiants et de rencontrer tout le monde sur le campus. »

 

Sa démarche artistique

MC Snow est d’ascendance mixte, et sa famille a souvent déménagé quand il était jeune.

« J’ai donc passé une bonne partie de ma vie à me poser des questions sur mon identité. La culture kanien’kehá:ka est celle à laquelle je m’identifie le plus. Et comme nous passions la plupart de nos étés à Kahnawà:ke, j’ai décidé d’y revenir et de m’y installer. »

MC Snow dessine, peint et fait du perlage, mais ses disciplines principales sont la sculpture et la peinture. Son œuvre a été exposée à l’échelle locale et internationale, notamment à la Biennale Révélations de Paris. Pendant sa résidence, il discutera de ses principales réalisations, mais il souhaite aussi créer une nouvelle œuvre, avec l’aide d’étudiantes et d’étudiants de l’Université McGill qu’il souhaite recruter.

« J’ai hâte de demander aux étudiants de mettre la main à la pâte, a-t-il dit. J’ai tellement appris avec les jeunes, leur attitude est totalement différente de celle que j’avais à leur âge, et ça me fascine. Je pense que mon art s’enrichit grâce aux résidences, qui nourrissent ma démarche artistique. »

« C’est un honneur pour nous de recevoir MC Snow à titre d’artiste en résidence cette année, a déclaré le professeur Yann Allard-Tremblay, directeur de l’ISCEI. Les membres de la communauté mcgilloise peuvent s’attendre à des séances passionnantes, et je tiens à remercier la Fondation Mellon pour sa généreuse contribution, qui nous a permis de fonder l’ISCEI. »

 

Un conteur autochtone

Two people sitting on large circular bronze sculptures
Parcours Peel © Ville de Montréal

On peut déjà admirer quelques œuvres de MC Snow près de l’Université McGill. L’an dernier, il a réalisé, en collaboration avec l’artiste Kyra Revenko, le Parcours Peel, une majestueuse série de 21 sculptures de bronze qui s’étend sur la rue Peel, du canal de Lachine jusqu’à l’avenue des Pins. Un bon nombre de ces sculptures sont situées à l’intérieur des limites du campus du centre-ville de l’Université McGill.

« Il s’agit d’un projet sur le dialogue entre une vision du monde autochtone et une nouvelle réalité débarquée sur le continent pour la première fois : les conflits, les différences et les choses qui nous unissent, a expliqué le sculpteur. Il semble qu’un village iroquois ait été érigé ici, et nous voulions en commémorer les restes archéologiques. L’œuvre fait référence à l’héritage autochtone de l’île et souligne notre présence comme jamais auparavant. »

En 2024, l’artiste a aussi collaboré avec le Musée McCord Stewart à une exposition qui comportait deux de ses œuvres originales, en plus de 40 artéfacts kanien’kehá:ka de la collection Cultures autochtones du Musée.

« J’ai pu chercher dans certains tiroirs du Musée, ce dont j’avais longtemps rêvé, a-t-il affirmé. Ces objets sont les pièces manquantes de l’histoire dont nous essayons de nous souvenir, celle que nous souhaitons transmettre aux prochaines générations. »

La résidence de MC Snow représente la prochaine étape de son parcours d’artiste et de conteur autochtone.

« Sur le plan artistique, j’ai réalisé pratiquement tous mes objectifs. Je ne peux que souhaiter que ça continue. »

 

Pour en savoir plus sur la résidence de MC Snow, veuillez consulter le site Web de l’ISCEI.