
Le nouvel espace autochtone du Département de kinésiologie et d’éducation physique est fin prêt!
Ce laboratoire, nommé Onkwanaktí:io (notre bel espace inclusif, en mohawk ou Kanien’kéha), a été inauguré l’automne dernier. Cela dit, la touche finale, c’est-à-dire une énorme murale qui rend hommage à des athlètes autochtones, y compris des olympiennes et olympiens, a été apportée lors de la période des fêtes.
« Cet espace a été conçu à l’intention de l’effectif étudiant autochtone du Département de kinésiologie et d’éducation physique, ainsi que des étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs en recherche autochtone », explique Jordan Koch, professeur agrégé au Département de kinésiologie et d’éducation physique. « C’est une sorte d’incubateur, qui encourage la recherche, facilite le partage d’idées et nourrit un sentiment d’appartenance. »
Cet espace est situé au deuxième étage du Complexe sportif de l’Université McGill.
« Il y avait urgence d’agir. La clientèle étudiante autochtone est encore sous-représentée au Département de kinésiologie et d’éducation physique. Maintenant qu’il est achevé, nous espérons que cet espace contribuera à abolir certaines barrières et à réitérer aux étudiantes et étudiants autochtones qu’ils ont leur place ici. »
« Le projet a été lancé il y a sept ans par Alex McComber, du Département de médecine de famille, Lee Schaefer, maintenant à l’Université de la Saskatchewan, et moi-même. Il a cependant connu quelques aléas en cours de route, dont la COVID », précise le professeur Koch.
Une partie intégrante du processus de guérison
Pour l’Université McGill, il s’agit du deuxième espace autochtone dédié à une discipline. En 2022, le Département de médecine de famille de l’Université a inauguré un espace consacré aux activités entourant la santé des Autochtones et les relations avec les communautés dans le secteur de la santé.
Ces initiatives cadrent avec les appels à l’action de l’Université McGill, en vertu desquels l’Université s’engage à offrir des lieux culturels adéquats aux membres autochtones de l’effectif étudiant, du corps professoral et du personnel, ainsi que des lieux de séjour et d’études convenables aux étudiantes et étudiants autochtones.
« Cela fait partie du processus de guérison. Le milieu universitaire se doit de créer et de soutenir de tels espaces. C’est une reconnaissance de la contribution des Autochtones », affirme le professeur McComber, qui a participé activement à la création des deux espaces.
« Ces espaces sont aussi une invitation à jeter des ponts entre la kinésiologie et la médecine. Quelles sont les similitudes entre ces disciplines? Qu’est-ce que l’ensemble des étudiantes et étudiants de ces disciplines doivent apprendre et quel est leur apport mutuel? »
Une table gravée à la main met en lumière les sports autochtones
Artiste mohawk de la nation Haudenosaunee et matriarche du clan de la Tortue, Owisokon Lahache a créé la murale et une table en bois gravée à la main, laquelle est l’élément central du laboratoire.
S’inspirant de la roue de médecine, le dessus de la table se divise en quatre sections, où sont représentés des sports autochtones.
« Comme cette table était destinée au Département de kinésiologie et d’éducation physique, et devait donc témoigner de la façon dont nous bougeons et sommes liés les uns aux autres, j’ai d’abord pensé à inclure le hockey et d’autres sports populaires en ce moment », a indiqué Owisokon Lahache, nommée détentrice du savoir autochtone de l’Université McGill en 2023. « Nous, Autochtones, avons nos propres sports, qui sont le reflet de notre mode de vie, des sports de compétition, bien sûr, mais aussi des activités qui servaient à protéger la famille et la culture, et à nous soutenir les uns les autres. »
« Prenons le tir à l’arc, qui est beaucoup plus qu’un sport, soutient Owisokon Lahache. C’est le symbole de la chasse et, en tant que tel, il représente l’interdépendance avec la nature.
« C’est notre rapport à la création et plus précisément aux animaux, qui se sacrifient pour aider le genre humain », ajoute-t-elle.
Une célébration de la réussite autochtone
Une murale de cette envergure attire les visiteurs au laboratoire. Parmi les olympiennes et olympiens autochtones qui y sont mis à l’honneur, certains sont bien connus, comme Carey Price et Theo Fleury, deux joueurs de la Ligue nationale de hockey qui ont remporté l’or pour le Canada aux Jeux olympiques. D’autres jouissent d’une notoriété moindre, mais sont des athlètes tout aussi accomplis.
C’est le cas de Tom Longboat, coureur de fond de la nation des Onondagas, qui a été le premier Autochtone à remporter le marathon de Boston (en 1907). Il a représenté le Canada aux Jeux olympiques de 1908.
Pensons également à Colette Bourgonje, d’origine métisse, qui a pris part à dix Jeux paralympiques et qui figure parmi les athlètes canadiens les plus médaillés de tous les temps, avec six médailles remportées aux Jeux d’hiver et quatre médailles aux Jeux d’été.
Apparaît aussi sur la murale Waneek Horn‑Miller, Mohawk de Kahnawake, qui a été co‑capitaine de la première équipe olympique canadienne féminine de water‑polo et qui a remporté une médaille d’or dans cette discipline aux Jeux panaméricains de 1999. Elle a par la suite occupé le poste de coordonnatrice de la Maison des peuples autochtones de l’Université McGill.
« Tous ceux et celles qui profitent de cet espace font du sport, sont d’origine autochtone ou s’intéressent à la kinésiologie et au mouvement. Toutes ces personnes ont un rêve. Or, la murale rend justement hommage aux personnes autochtones qui ont poursuivi leurs rêves », soutient Owisokon Lahache.
