
Nous vous présentons Maurice Riley Case, dernière recrue de l’Équipe-conseil en matière d’équité de l’Université. Ancien chef du Black Perspectives Office de l’Université Concordia, il remplace Karen Diop en tant que directeur associé, Inclusion des personnes noires, réussite et initiatives stratégiques.
Maurice entend offrir le même type d’accompagnement que sa prédécesseure, tout en poursuivant sur la lancée de cette dernière et d’autres personnes au sein du groupe de travail et dans le cadre du Plan de lutte contre le racisme anti-noir, qui a récemment été prolongé.
« Une grande partie du travail consiste à écouter ceux et celles qui m’ont précédé et à respecter leur travail, dit-il. J’honore et je fais mien l’idéal des personnes noires de McGill et de l’ensemble de la communauté qui, déjà, travaillent à la réalisation de certains objectifs. »
Maurice Riley Case est titulaire d’une maîtrise en éducation (M. Éd.) de l’Université York ainsi que d’un baccalauréat en éducation (B. Éd.) et d’un baccalauréat ès arts (B.A.) de l’Université de Toronto. À la maîtrise, il s’est livré à un examen critique du phénomène que voici : la lutte contre le racisme anti-noir dans le système d’éducation peut parfois amener les établissements à faire fi de la multiplicité des identités et des vécus des personnes noires.
« Pour faire de la sensibilisation, il faut d’abord prendre acte que les personnes noires sont plurielles. On parle souvent de la « communauté » noire, mais les personnes noires ne forment pas un bloc monolithique. Nous formons de multiples communautés détentrices de multiples savoirs », explique-t-il.
« Ici à McGill, il y a par exemple des personnes étudiantes noires et musulmanes, et des membres du corps professoral et du personnel noirs et LGBTQ+. Lorsque nous militons pour l’épanouissement des personnes noires, d’autres groupes en quête d’équité en profitent également. »
C’est son passage au Conseil scolaire du district de Peel, en Ontario, qui a incité Maurice à étudier la transformation institutionnelle. En tant que professeur d’anglais, il était devenu naturellement une personne-ressource pour les élèves marginalisés qui ne se sentaient pas à leur place dans leur école secondaire à prédominance blanche et aisée.
« À l’époque, les ressources de notre département ne reflétaient pas la diversité ni le vécu des personnes étudiantes noires ou marginalisées. Se sentant brimées dans leur élan, bon nombre d’entre elles se sont tournées vers moi, et nous avons noué une conversation. Nous avons beaucoup, beaucoup parlé!
Maurice a commencé par militer en faveur de l’inclusion de ses élèves au niveau administratif. On a d’abord vu en lui un perturbateur, mais il a trouvé des alliés parmi ses collègues. Fait à noter, il y a eu une ouverture chez ses élèves, qui ont commencé à militer pour leur propre cause.
C’est cette expérience, se remémore-t-il, qui l’a incité à faire une maîtrise en éducation.
« Il est difficile de faire valoir les intérêts d’autrui lorsque les mots nous manquent pour exposer leurs difficultés. Ma maîtrise m’a permis de m’affirmer et de créer des lieux de rencontre non seulement pour les miens, mais aussi pour des personnes qui partageaient nos aspirations. »
Maurice a par la suite travaillé au sein même du conseil scolaire. Sa mission : sensibiliser les responsables de l’administration et le personnel enseignant du district à la diversité et à l’épanouissement des personnes noires.
Pour défendre efficacement les intérêts d’un groupe, il faut absolument s’incliner devant ceux et celles qui nous ont précédés, fait-il observer, invitant du même souffle les autres membres de la communauté mcgilloise à prendre acte de leur propre histoire.
« McGill a une riche histoire d’action militante. Comment maintenir cet élan d’action collective? Nous devons rappeler aux gens que nous avons toujours été là, comme nous le sommes encore aujourd’hui. »