Le projet Nouveau Vic remporte un prix d’excellence en architecture  

"Repenser et réinventer non seulement l’organisation des activités d’érudition, mais aussi notre façon d’habiter cette planète, de vivre en milieu urbain et d’utiliser les matériaux"
Représentation de la conception extérieure du NouveauVic Diamond Schmitt/Lemay Michaud Architectes 

« Nous façonnons nos bâtiments, puis ce sont eux qui nous façonnent. » 

– Winston Churchill, 28 octobre 1943   

Les architectes à la barre du Nouveau Vic de l’Université McGill ont remporté un prix canadien d’excellence pour la conception révolutionnaire de ce projet. L’annonce de cet honneur, qui revient à la firme Diamond Schmitt/Lemay Michaud Architectes, a été publiée le 1er décembre 2023 dans Canadian Architect, le magazine de référence dans ce secteur au pays. 

Le projet, qui doit être réalisé sur une partie du site de l’ancien Hôpital Royal Victoria, comprend la rénovation de bâtiments de style baronnial écossais et de nouvelles constructions. S’y réuniront des scientifiques qui mèneront des recherches sur un large éventail de sujets liés au développement durable, et des spécialistes qui travailleront à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques publiques.   

Le jury du prix a loué le magnifique travail accompli par la firme d’architecture. 

« Les architectes donneront une nouvelle vie aux vieux immeubles et en amélioreront considérablement l’accessibilité, sans compromettre pour autant l’intégrité historique ni faire ombrage à la nouvelle construction », précise un membre du juré. « Dès qu’on pénètre dans la nouvelle entrée, on s’y sent immédiatement bienvenu. Située beaucoup plus près de la rue que l’ancienne, elle offre des volumes généreux et propose une série d’espaces ensoleillés, même si elle est en grande partie souterraine. » 

La conception du bâtiment, qui doit ouvrir ses portes en 2029, est terminée. On y trouvera différents types de laboratoires, des bureaux, des salles de classe, une bibliothèque, une cafétéria et de nombreux espaces de travail collaboratif. Le complexe inclura en outre des technologies durables telles que l’énergie géothermique et les toits verts, en plus d’offrir un accès au mont Royal. 

Un projet transformateur

Pierre Major, directeur général du projet Nouveau Vic, fait valoir que Diamond Schmitt/Lemay Michaud Architectes a concrétisé la vision de l’Université et s’est révélé le partenaire idéal. 

« Ils ont livré un projet véritablement porteur de changement », explique-t-il. 

« Leur conception fait pénétrer plus avant la montagne dans la ville et offre un accès de la ville à la montagne. Ainsi, les gens qui traverseront le site à pied seront témoins de l’action qui s’y déroule », soutient-il. 

On fait ici référence à la concrétisation d’un volet du Plan stratégique académique axé sur le développement durable, un chapitre central de la mission de l’Université. 

De nouvelles voies académiques

« Il ne s’agit pas d’un simple déménagement; avec cette infrastructure, nous ouvrons de nouvelles voies », explique Bruce Lennox, doyen de la Faculté des sciences et responsable académique du projet Nouveau Vic.   

Par le passé, « les immeubles étaient conçus de sorte à cloisonner les activités intellectuelles », rappelle Christopher Manfredi, provost et vice-principal aux études, qui tient également un rôle aux commandes du projet.  

Notre vision pour le Nouveau Vic est de « repenser et réinventer » non seulement l’organisation des activités d’érudition, ajoute-t-il, mais aussi notre façon d’habiter cette planète, de vivre en milieu urbain et d’utiliser les matériaux. 

« Pour concrétiser cette vision, soit que les disciplines s’entrechoquent pour trouver des solutions aux enjeux les plus complexes, c’est vraiment stimulant – et ce n’est certainement inhabituel dans le milieu de l’enseignement supérieur, au Canada », souligne Christopher Buddle, vice-provost à la planification de l’enseignement et des programmes d’études, et responsable académique pour le projet Nouveau Vic.  

Pour comprendre toute l’importance d’une bonne collaboration entre les scientifiques et les spécialistes en politiques publiques, il suffit de repenser à la pandémie, illustre Bruce Lennox. Que l’on songe à l’établissement de lignes directrices en matière de distanciation sociale ou de campagnes de vaccination, il était essentiel que les politiques publiques soient guidées par des données scientifiques. Inversement, le travail des scientifiques ne pouvait avoir de retombées sociétales que grâce aux politiques publiques.  

« Au bout du compte, à peu près tout ce qui touche au développement durable voit le jour grâce à une politique », conclut-il.   

Bruce Lennox rappelle que le projet donnera lieu au plus important site de recherche sur le développement durable liée aux politiques publiques. En effet, le Nouveau Vic hébergera quelque 150 membres du corps professoral, et 900 étudiant(e)s aux cycles supérieurs et chercheurs(-euses) postdoctoral(e)s. D’ailleurs, les laboratoires de recherche sont conçus pour offrir beaucoup de flexibilité et éviter la surspécialisation, et les salles d’apprentissage actif compteront 760 places intégrées au système central de réservation. Ainsi, les différentes installations accueilleront des milliers d’étudiants mcgillois. 

Présence autochtone

Le Nouveau Vic comportera des éléments architecturaux qui reflètent la présence et l’influence continues de la culture et des peuples autochtones sur ce territoire et à McGill.  

Cela dit, l’influence autochtone va au-delà de la simple représentation.    

« L’apport de la connaissance autochtone à la recherche sur le développement durable n’en est qu’à ses débuts, mais revêt néanmoins une grande importance. Songeons par exemple aux savoirs qui inspirent le concept de biodiversité. Évidemment, nous avons le devoir de maintenir le dialogue », insiste-t-il. 

Un espace intellectuel pour quiconque s’intéresse au développement durable et aux politiques publiques 

Il reste encore à définir un grand nombre des unités et facultés qui seront relocalisées dans le Nouveau Vic, précise Christopher Buddle. 

Dans tous les cas, il s’agira d’un « espace intellectuel ouvert à quiconque s’intéresse au développement durable et aux politiques publiques », ajoute-t-il. À titre d’exemple, les laboratoires des équipes de recherche situées au campus Macdonald y demeureront, mais les équipes auront de multiples occasions d’établir des liens scientifiques avec le Nouveau Vic. 

Le projet transformera également l’Université McGill en permettant une nouvelle utilisation des espaces de la partie inférieure du campus, lesquels seront libérés.    

« Les espaces libérés sont aussi importants que les nouveaux espaces », explique le vice-provost à la planification de l’enseignement. « Nous aurons la possibilité de revoir nos approches dans les autres immeubles également. »  

Ci-dessous, des représentations de la conception primée du projet Nouveau Vic.