Une vie au service de l’Université McGill, du campus Macdonald, et du monde

Chandra Madramootoo, professeur James-McGill, reçoit le Prix d’excellence Morty-Yalovsky pour l’ensemble des réalisations en leadership académique
Chandra Madramootoo

En 1974, alors étudiant en génie agricole, Chandra Madramootoo foulait le sol du campus Macdonald pour la toute première fois, et n’est jamais reparti.

« J’ai adoré le programme, j’ai adoré les profs et j’ai adoré les cours, confie le professeur. C’était exactement ce que je voulais. Je réalisais un rêve. »

Après avoir obtenu une maîtrise (1981) et un doctorat (1985) au campus Macdonald, Chandra Madramootoo a rejeté l’offre d’autres universités, lui préférant celle de dernière minute que lui proposait McGill à titre de professeur agrégé.

Au cours des décennies suivantes, il a marqué profondément l’Université à titre de professeur, de chercheur, de conseiller et de doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement, de 2005 à 2015.

À l’occasion de la collation des grades de l’automne 2024, soit 50 ans après son arrivée au premier cycle à l’Université, Chandra Madramootoo recevra le Prix d’excellence Morty-Yalovsky pour l’ensemble des réalisations en leadership académique.

 

Une vision partagée

Pendant une décennie à la tête du décanat, Chandra Madramootoo en a propulsé l’essor et contribué au renouvellement académique.

Selon un rigoureux processus de consultation échelonné sur deux ans et déployé en collaboration avec des parties prenantes internes et externes, le Pr Madramootoo et ses collègues ont réorganisé le processus de recrutement, accru l’aide aux étudiants et étudiantes de première année, ajouté de nouveaux programmes et refondu les programmes existants, tout en créant plusieurs bourses d’études pour le premier cycle et les cycles supérieurs.

Fruit de ces efforts, une augmentation de 50 % des inscriptions a été constatée au cours des années suivantes. Si Chandra Madramootoo est très fier de ces résultats, il refuse de s’en attribuer tout le mérite.

« Le décanat, c’est un travail d’équipe, ce n’est pas un spectacle solo », illustre-t-il, un sourire dans la voix. « J’ai été entouré de mentors exceptionnels et de collègues que j’admire profondément. Nous avons déployé énormément d’efforts pour concrétiser notre vision et chaque minute travaillée et chaque sou dépensé ont porté fruit. »

 

Un leadership international

Avant d’être nommé à la tête du décanat, Chandra Madramootoo a collaboré avec la doyenne de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement, Deborah Buszard, et le doyen de la Faculté de génie, John Dealy, à la mise sur pied du Centre Brace de gestion des ressources hydriques, qui a ouvert ses portes en 1999. À titre de directeur fondateur du centre, le futur doyen a réussi à obtenir des subventions de plusieurs millions de dollars, notamment de la Fondation canadienne pour l’innovation, pour renforcer les structures de recherche des deux campus de l’Université.

« Le Centre Brace est maintenant reconnu dans le monde entier pour les projets nationaux et internationaux de grande envergure qui y sont menés – lutte contre les changements climatiques, protection de l’environnement et gestion de l’eau – et a positionné l’Université McGill comme chef de file en matière d’enseignement et de recherche sur les ressources hydriques », souligne Deborah Buszard, rectrice émérite, Université de la Colombie-Britannique.

« La clé du succès du Centre repose sur la capacité du Pr Madramootoo d’adopter une perspective globale et de rallier un appui en faveur des projets à grande échelle. Grâce à Chandra Madramootoo et au Centre Brace, la vision de Sir William Macdonald – selon laquelle le campus Macdonald doit participer, par la recherche qu’on y mène et l’enseignement qu’on y donne, à l’amélioration de la vie des gens – se concrétise de multiples façons. »

 

Une aide d’ici

L’engagement de Chandra Madramootoo pour une meilleure gestion de l’eau a pris naissance dès son enfance, en Guyane, où les inondations dues aux tornades, aux vagues de chaleur et à la montée des eaux causent d’immenses dommages.

« Les guyanais sont touchés de plein fouet : les inondations menacent leurs maisons, leurs entreprises – et leur vie. La Guyane possède un réseau de canaux, d’égouts, d’écluses et de stations de pompage. Pour y survivre, il est essentiel de savoir maîtriser l’eau. »

Cet été, le Pr Madramootoo a reçu 1,5 million de dollars de l’Initiative internationale conjointe de recherche sur l’adaptation aux changements climatiques pour créer un cadre de résilience face aux inondations pour les collectivités des Caraïbes. Reposant sur un modèle d’anticipation et d’intervention, des politiques améliorées et une structure institutionnelle, ce cadre permet de planifier et de gérer les risques d’inondations.

En Guyane, l’équipe de Chandra Madramootoo cherche des solutions dans la nature, en favorisant la santé des mangroves dans les régions littorales, par exemple.

Elle outille également les communautés locales – en leur fournissant données, modèles numériques et images satellites – pour qu’elles disposent de prévisions plus précises pour se préparer aux inondations.

« L’objectif étant aussi de renforcer les capacités des universités locales, nous menons à cet effet des travaux très intéressants avec l’Université de Guyane, notamment en permettant à des membres de la communauté étudiante mcgilloise de collaborer avec des pairs de l’Université de Guyane à la cartographie des risques », explique le professeur.

Contrairement à plusieurs de ses collègues, Chandra Madramootoo ne songe pas encore à la retraite et n’envisage pas de ralentir le rythme. Ayant encore beaucoup à donner, il enseigne, mène des recherches et travaille avec des étudiants des cycles supérieurs et des postdoctorants.

Le professeur sourit lorsqu’on lui demande ce qui l’a amené à se consacrer ainsi à l’Université McGill et au campus Macdonald.

« J’ai étudié et j’ai travaillé ici. J’ai envie de redonner à l’établissement qui m’a permis de vivre la vie que je souhaitais. »

« J’aime profondément McGill et je défendrai toujours mon alma mater parce que je crois en notre université. Je crois en la qualité et au potentiel de McGill. C’est un lieu absolument gratifiant où chacun peut s’épanouir. »