Une jeune pousse liée à McGill cultive des légumes de manière durable dans le désert

Hassan Elrakhawy, fondateur de Leedana et étudiant de la Faculté Desautels, a reçu une précieuse aide du Centre Dobson pour l’entrepreneuriat
Two students in suits stand side-by-side in front of a McGill backdrop
Hassan Elrakhawy et Gabriel Giangi

En 2019, lorsqu’il entre à la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill, Hassan Elrakhawy a l’ambition de devenir soit analyste en actuariat, soit entrepreneur. Or, en l’espace d’un an, il accomplit ses deux objectifs : d’abord en effectuant un stage en tant qu’analyste en actuariat, puis en lançant Leedana, une entreprise qui cultive des légumes de manière durable dans des conditions désertiques en utilisant une technique appelée la sabloponie.

« Choisir l’Université McGill tombait sous le sens, se souvient-il. Je pouvais y étudier les mathématiques et le commerce en parallèle, et explorer différentes avenues. Je ne voulais pas être limité. »

Dès sa deuxième session, Hassan obtient les meilleures notes dans ses cours, réussit son premier examen en actuariat et postule pour des stages d’été.

Lorsque la pandémie a frappé et que le monde s’est retrouvé confiné, Hassan s’est mis à la recherche d’idées d’entreprises. C’est à ce moment qu’il a découvert la sabloponie. On utilise de l’eau contenant des déchets riches en nutriments produits par des poissons en aquarium pour fertiliser des plantes cultivées dans des lits de sable. Les plantes absorbent les nutriments et, par le fait même, nettoient l’eau, qui est ensuite redirigée vers l’aquarium.

« J’ai découvert cette technique par hasard, explique-t-il. C’était une idée un peu folle, mais je me suis dit que ça pourrait fonctionner. »

En 2024, il fonde sa jeune entreprise, trouve un partenaire, participe aux programmes Formation intensive et Coupe Dobson et Accélérateur X-1 du Centre Dobson pour l’entrepreneuriat, remporte de nombreux prix et trouve des mentors et du financement – tout cela à McGill.

« Le Centre Dobson a changé la donne pour nous, indique l’entrepreneur. Son réseau nous a aidés à affiner notre modèle d’affaires, à pénétrer de nouveaux marchés et à entrer en contact avec des partenaires clés. C’est un excellent écosystème. »

The interior of a greenhouse with green plants growing inside.

 

L’aventure des technologies propres

Hassan est né en Égypte et a grandi au Canada, d’où son intérêt pour la sabloponie.

« L’Égypte dispose de peu d’eau, alors que le Canada est le pays qui en a le plus au monde, illustre-t-il. On le sait, l’eau est une ressource rare; c’est ce qui m’a donné l’idée de me concentrer sur la crise de l’eau et la crise alimentaire. »

L’objectif d’Hassan était de moderniser la technique en la rendant plus simple, plus fiable et plus accessible. Pour y arriver, sa jeune entreprise, Leedana, a mis au point un système unique en boucle fermée qui ne produit pas de déchets et qui utilise 90 % moins d’eau et 80 % moins d’énergie que les autres techniques agricoles.

« Le développement durable est d’une importance cruciale : c’est notre raison d’être. »

Hassan  a enregistré Leedana en tant que société lorsqu’il était en deuxième année à l’École de gestion Desautels et qu’il travaillait à son projet entre les cours et les stages. Évidemment, ça n’a pas été facile : ses notes en ont parfois souffert, le succès n’a pas été instantané et ce n’est qu’après plusieurs tentatives qu’il a été accepté à la Formation intensive et Coupe Dobson.

« J’étais vraiment très heureux d’être finalement admis dans le programme. Après trois ans d’activités et de projets pilotes à Montréal et en Égypte, les gens nous considéraient enfin comme une vraie jeune entreprise de technologie propre. »

A greenhouse with a pond in the interior
Une serre Leedana

 

Une jeune pousse qui promet

C’est au Centre Dobson qu’il a trouvé des mentors comme Marie-Josée Lamothe, directrice générale du Centre Dobson pour l’entrepreneuriat, et qu’il a rencontré Gabriel Giangi, qui deviendra le directeur technique de Leedana. Le Centre Dobson s’étant engagé à participer à l’atteinte des 17 Objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations unies, il était donc tout à fait naturel qu’il soutienne le projet.

Hassan Elrakhawy et Gabriel Giangi ont remporté la troisième place dans la catégorie des entreprises environnementales de la Coupe Dobson, et reçu 5 000 dollars de financement.

Depuis, il se consacre « corps et âme » à Leedana, qui compte aujourd’hui 10 employés. Toujours basée à Montréal, l’entreprise possède plusieurs fermes en Égypte, où elle élève des poissons et cultive des tomates cerises, des poivrons, du chou frisé, de la laitue, et bien d’autres choses encore. Une autre ferme est en cours de construction au Mexique, et d’autres suivront aux Émirats arabes unis et aux États-Unis.

« Nous avons déjà perfectionné notre système en le testant sur trois continents, déclare Hassan, qui a obtenu sa licence en commerce en 2024. Mon objectif est de montrer qu’une agriculture peu coûteuse et économe en eau est possible dans les déserts d’Amérique du Nord et du Moyen-Orient. »

Le succès bouleverse l’horaire du jeune entrepreneur, qui doit désormais répondre à des appels en provenance des Émirats arabes unis à 2 heures du matin, puis de l’Égypte à 6 heures du matin, avant de commencer sa journée « de 9 à 5 » à Montréal. Il pourrait retourner à sa carrière d’analyste, mais il souhaite ardemment continuer de faire grandir Leedana.

« Je pense avoir trouvé le but de ma vie : cultiver des aliments tout en économisant l’eau, confie-t-il. L’agriculture régénératrice incarne notre vision et nos valeurs. Le jour où elle sera utilisée à grande échelle, nous aurons accompli notre mission. »