
Qu’ont en commun les câbles à fibre optique et la chirurgie au laser? Les deux sont issus de la photonique, secteur québécois résolument innovant et pourtant méconnu, qui contribue au PIB du Canada à hauteur de trois milliards de dollars par année. Odile Liboiron-Ladouceur, professeure au Département de génie électrique et informatique de la Faculté de génie, espère que son glossaire de photonique bilingue incitera plus de jeunes Québécois et Québécoises à étudier dans ce domaine.
Relevant à la fois de la physique et du génie, la photonique s’intéresse à la production, à la détection et à la manipulation de la lumière. Sans elle, pas d’Internet. Sans elle, pas de lecteurs de codes-barres ni de télécommandes ni d’imprimantes laser. La photonique est essentielle au fonctionnement d’une multitude de technologies et d’appareils qui font partie de notre quotidien.
« L’optique est une science établie depuis longtemps au Canada, mais nous ne valorisons pas suffisamment les talents de la jeune génération, se désole la Pre Liboiron-Ladouceur. On innove énormément au Québec. Il faut le rappeler aux gens et au gouvernement. »
Aussi, lorsque la maison d’édition DataFranca lui a demandé de diriger la création d’un glossaire français-anglais de photonique, elle s’est empressée d’accepter. Le lancement de l’ouvrage Les 101 mots de la photonique a eu lieu le 19 novembre dernier.
Distribution dans les écoles secondaires et les cégeps
« Cet ouvrage me permettra de m’adresser aux francophones, de leur faire découvrir cette science et de leur donner la confiance qu’il faut pour étudier dans ce domaine », dit-elle.
Odile Liboiron-Ladouceur espère également que ce glossaire donnera de la visibilité à la photonique et facilitera l’obtention de fonds de recherche.
Gratuit, l’ouvrage sera distribué dans les écoles secondaires et les cégeps de la province; il est aussi accessible en ligne. On invite les lecteurs et lectrices à proposer des termes à ajouter aux éditions à venir.
Un beau travail d’équipe
Odile Liboiron-Ladouceur était la personne tout indiquée pour mener ce projet à bien.
Cette francophone qui a grandi au Québec et parle anglais couramment a été titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les interconnexions photoniques et vient tout juste d’être nommée parmi les 100 as de l’innovation en photonique.
Cela dit, la production du glossaire est un travail d’équipe. En effet, la professeure a travaillé en collaboration avec Sophie LaRochelle, professeure et directrice du Centre d’optique, photonique et lasers (COPL) à l’Université Laval; Optonique, organisation qui fait rayonner la photonique québécoise; ainsi que ses étudiants et étudiantes aux cycles supérieurs.
Soulignons à cet égard l’apport de deux doctorants mcgillois, Leonid Pascar et Mohammad Reza Safaee, qui ont répertorié de nombreux mots et leur définition en anglais. Ils sont tous les deux multilingues et apprennent le français.
« C’est vraiment une belle expérience de faire partie d’un projet qui a le potentiel de contribuer à la société, fait observer Leonid Pascar. Et ce projet me permet de me rapprocher du Québec et de ses gens. »
« Ce n’est que le début, se réjouit Odile Liboiron-Ladouceur. J’espère vraiment voir cette initiative prendre de l’ampleur et se répandre. »