Un étudiant à la maîtrise de l’Université McGill récolte la troisième place pour le Canada à un concours de débat en français à Paris

« Je crois qu’il est important de montrer que McGill a sa place dans la francophonie, même si c’est une université essentiellement anglophone »
Louis-Philippe Bateman aux Rencontres internationales de débat et d’éloquence francophone à Paris.

Louis-Philippe Bateman se souvient de son premier débat.

« Je n’étais pas très bon, se rappelle-t-il. Je bégayais, mes arguments n’étaient pas très cohérents. J’avais de bonnes idées, mais j’avais du mal à les communiquer. »

C’était il y a cinq ans. Louis-Philippe a continué à participer à des événements organisés par des clubs de débat – même en ligne pendant la pandémie – et ses talents de débatteur se sont grandement améliorés.

Au printemps dernier, pendant qu’il terminait son baccalauréat en sciences à l’Université McGill, il a remporté la première place au Championnat national de débat francophone, en duo avec Jeanne Gonelle, étudiante à la Faculté des arts. Il s’agissait du premier titre de l’Université en 15 ans.

Ses performances au cours de la dernière année lui ont valu une participation aux Rencontres internationales de débat et d’éloquence francophone à Paris au début du mois d’octobre, où il a terminé troisième.

« Je suis très heureux d’avoir pu représenter le Canada », déclare Louis-Philippe, étudiant à la maîtrise en écologie et biologie de l’évolution.

« En tant qu’étudiant francophone à McGill, je crois qu’il est important de montrer que McGill a sa place dans la francophonie, même si c’est une université essentiellement anglophone. »

Louis-Philippe Bateman et Jeanne Gonelle (centre).

 

Paris

Louis-Philippe a grandi à Québec, dans une famille bilingue. S’il a commencé à participer à des débats pour vaincre sa timidité, l’art oratoire est devenu l’une de ses passions.

Il débat en français et en anglais, mais il est plus à l’aise de le faire dans la langue de Molière.

L’événement de Paris a été organisé par la Fédération francophone de débat et JUNA Togo. Louis-Philippe a pu y participer grâce à l’aide de l’Institut français et du Consulat général de France à Québec. Il a ainsi eu la chance de rencontrer des francophones de partout dans le monde – la première place a été remportée par une personne du Togo – et de découvrir la joute oratoire telle qu’elle est pratiquée en France.

« Au Canada, nous pratiquons le débat parlementaire canadien. Les orateurs parlent à tour de rôle et essaient de battre les autres équipes grâce à la clarté de leurs propos et la pertinence de leurs arguments. En France, les principaux critères d’évaluation étaient le charisme, l’éloquence, le contact visuel avec l’auditoire et la richesse du vocabulaire.

« Ça a été une expérience très enrichissante. »

Membres du Club de débat francophone de l’Université McGill.

 

Une tradition mcgilloise

« Je crois sincèrement que le débat oratoire est l’une des activités para-universitaires les plus formatrices. On acquiert une belle confiance en soi, on apprend à communiquer ses idées avec assurance et on affine son esprit critique. »

L’Université McGill possède une riche histoire de débats en anglais : le McGill Debating Union, né il y a 150 ans, fait partie des meilleurs clubs de débat universitaires du monde. Pour sa part, le Club de débat francophone de l’Université McGill n’a vu le jour qu’il y a une dizaine d’années.

Louis-Philippe Bateman est président du club; il est également responsable du Comité débat de la Ligue de débat universitaire et collégiale.

« Au Canada, l’art oratoire occupe une place moins importante dans la culture francophone que dans la culture anglophone; c’est pourquoi notre ligue est beaucoup plus petite et plus récente. Nous nous efforçons de bâtir une tradition. Nous formons probablement l’un des plus gros clubs francophones à McGill. »

Ses plans pour l’avenir? Travailler sur sa maîtrise, qui combine paléontologie, écologie et biologie, et faire grandir le club de McGill et la ligue de débat francophone.

« Je crois que beaucoup de gens aimeraient participer à des débats, mais qu’ils ne connaissent tout simplement pas l’existence des clubs. »