Une équipe de recherche de l’Université McGill souhaite améliorer l’expérience des patients chez le dentiste

L’utilisation de l’IA et les casques de réalité virtuelle font partie des avancées explorées à la Faculté de médecine dentaire et des sciences de la santé orale

A dentist with a McGill lanyard inserts an instrument into the mouth of a patient.

 

Imaginez que lors de votre prochaine visite chez le dentiste, on vous offre un casque de réalité virtuelle pour vous distraire, on vous propose un plan de traitement généré par l’intelligence artificielle (IA) et on vous fasse passer un test de prédisposition génétique au cancer colorectal.

C’est l’avenir qu’envisage une équipe de recherche de la Faculté de médecine dentaire et des sciences de la santé orale de l’Université McGill. S’appuyant sur son expertise dans une grande variété de disciplines – biomatériaux, biologie cellulaire, neurosciences –, elle mène des recherches susceptibles de changer des vies.

« Les scientifiques de notre faculté ne se contentent pas de repousser les frontières de la médecine dentaire; ils façonnent l’avenir des soins aux patients et des soins préventifs », explique Bettina Willie, vice-doyenne à la recherche et aux études supérieures à la Faculté de médecine dentaire et des sciences de la santé orale. « S’appuyant sur la technologie et l’IA, l’équipe mène des travaux pionniers qui redéfinissent la recherche en santé bucco-dentaire et ouvrent la voie à une innovation transformatrice. »

Une nouvelle approche du traitement du cancer

Les travaux de Sydnie Zuckerman, étudiante aux cycles supérieurs, sur les liens génétiques entre les maladies parodontales et le cancer colorectal, le troisième cancer le plus répandu au Canada, sont au nombre des recherches approfondies menées à la Faculté.

Un lien potentiel entre les deux maladies est apparu au début des années 2000, mais l’étude de Sydnie Zuckerman est la première à dresser une liste exhaustive des gènes impliqués dans les maladies parodontales et constitue une base pour l’étude des facteurs génétiques liant les maladies parodontales aux maladies systémiques, y compris le cancer colorectal.

« Personne n’a encore identifié de manière concluante ces gènes communs, principalement parce que nous ne disposons pas d’une liste complète des facteurs génétiques en cause dans chaque maladie », explique Amal Idrissi Janati, professeure adjointe à la Faculté de médecine dentaire et des sciences de la santé orale et directrice de recherche de Sydnie Zuckerman. « Le travail de Sydnie contribuera à combler cette lacune. »

Bien que les travaux soient encore en cours, « nous nous rendons compte qu’il existe des gènes communs », confirme l’étudiante. Sydnie espère qu’une fois que sa liste sera complète, elle pourra héberger les données sur un site Web public pour faciliter l’exploration des liens avec d’autres maladies.

 

A bright modern lab occupied by students in the McGill Faculty of Dental Medicine and Oral Health Sciences

 

Applications de l’IA

Pritha Bhasin, étudiante aux cycles supérieurs, s’intéresse à l’utilisation responsable de l’intelligence artificielle en dentisterie et se concentre sur les applications en pédiatrie. Son travail est supervisé par Samira Abbasgholizadeh-Rahimi, membre associée de la Faculté de médecine dentaire et des sciences de la santé orale et professeure adjointe à la Faculté de médecine et des sciences de la santé.

« Grâce à l’IA, on pourrait transformer les soins réactifs en soins plus proactifs, explique l’étudiante. Par exemple, il existe des outils qui analysent des modèles d’imagerie ou les antécédents d’un patient et qui pourraient détecter les signes précoces de caries ou de problèmes avant qu’ils ne soient cliniquement visibles. »

Pritha Bhasin a concentré ses recherches sur la détection des lacunes dans la mise en œuvre responsable de l’IA, notamment en ce qui concerne la confidentialité des données, le consentement et les préjugés. Elle a constaté que les modèles d’IA utilisés en dentisterie pédiatrique sont construits sur des ensembles de données de patients adultes, ce qui pourrait conduire à des diagnostics erronés et à des traitements inéquitables.

« Nous avons besoin d’ensembles de données pédiatriques, d’une représentation plus diversifiée et de cadres de reddition de comptes plus robustes », explique-t-elle.

« Notre travail est motivé par une volonté de trouver et de mettre en œuvre des solutions d’IA innovantes qui répondent aux besoins des populations vulnérables, explique Samira Abbasgholizadeh-Rahimi. En mettant au point des outils d’IA responsables et sûrs adaptés aux populations vulnérables, comme les enfants, nous pouvons nous assurer que les technologies émergentes amélioreront la qualité des soins au lieu de la compromettre. »

D’autres projets de recherche récents menés à la Faculté portent sur la réalité virtuelle, l’IA générative et l’apprentissage profond.

« L’innovation est au cœur de la recherche menée dans notre faculté, ajoute Elham Emami, doyenne de la Faculté. En repoussant les limites de la découverte et en adoptant les nouvelles technologies, nos scientifiques font en sorte que l’Université McGill demeure un chef de file mondial. »

Selon le palmarès mondial universitaire par discipline 2024, le facteur d’impact de la recherche de la Faculté est l’un des plus élevés au monde pour les facultés de médecine dentaire, précise-t-elle.