L’Université McGill acquiert deux nouvelles œuvres autochtones

Le grand public pourra admirer les créations perlées de l’artiste haudenosaunee Niiostosera:ah Thompson lors des cérémonies de collation des grades
A purple suede banner with a red and white beaded McGill logo and a gold beaded border.
Bannière perlée par Niiostosera:ah Thompson

Deux œuvres haudenosaunees s’ajoutent à la Collection d’arts visuels de McGill : une bannière et un logo perlés de l’Université.

Commandées par le Bureau des initiatives autochtones à l’artiste Niiostosera:ah Thompson, les œuvres seront exposées lors d’événements importants, notamment les cérémonies de collation des grades.

Ce projet artistique s’inscrit dans l’appel à l’action no 26 de l’Université visant à insuffler une identité autochtone aux espaces publics du campus. Cet appel incite l’Université à veiller à ce que ses espaces publics témoignent, par l’intégration d’œuvres artistiques et culturelles autochtones, de son engagement à mettre de l’avant l’éducation autochtone.

 

Les traditions : un héritage à préserver

A woman sits on a couch with dramatic lighting.
Niiostoseraah Thompsonhttps://www.instagram.com/brookefrancisphoto

La commande d’un logo perlé a été proposée par le personnel de Branches, programme de sensibilisation et de recrutement autochtone de la Gestion de l’effectif étudiant.

En parallèle, l’équipe de la Gestion de l’effectif étudiant responsable de la collation des grades souhaitait intégrer des éléments autochtones aux cérémonies et a donc proposé l’ajout d’une bannière perlée.

Le Bureau des initiatives autochtones a donné le feu vert aux deux projets et dirigé le comité qui a mandaté Niiostosera:ah Thompson.

« Ils avaient une vision claire des œuvres qu’ils souhaitaient et m’ont proposé de donner vie à ces projets », relate Niiostosera:ah Thompson, originaire de la nation mohawk à Akwesasne. « J’ai été agréablement surprise qu’ils m’aient contactée. C’est un honneur pour moi de faire partie de cette initiative en faveur des étudiants autochtones. »

Elle a réalisé les œuvres entièrement seule sur une période de quatre mois.

Ce projet, le plus ambitieux qu’elle ait réalisé jusqu’à présent, s’inscrit dans une série de succès. Récemment, l’Université d’Ottawa a fait appel à elle pour créer des épinglettes pour les étudiant(e)s autochtones qui obtiennent leur diplôme, et récemment, l’actrice inuite Anna Lambe a porté ses boucles d’oreilles lors de la remise des prix Emmy.

Il y a presque deux ans, Niiostosera:ah Thompson a lancé Small Feather Empire, sa propre entreprise d’accessoires en perle.

« Le perlage me donne un but, m’aide à me sentir en phase avec ma culture et me permet de porter les valeurs de ma communauté tout en créant quelque chose de beau et d’unique », affirme l’artiste, qui a appris le perlage à cinq ans grâce à sa mère. « J’adore ce que je fais chaque jour et j’ai le sentiment de contribuer à préserver cette tradition. »

 

La visibilité de la culture autochtone, un enjeu majeur

A McGill logo in read and white beads.
Logo perlé par Niiostosera:ah Thompson

Les œuvres contribuent au projet mcgillois de reconnaissance des peuples autochtones et de réconciliation avec ces derniers. Elles donnent non seulement suite à l’appel à l’action no 26, mais aussi à l’appel à l’action no 7 (initiatives de recrutement) et à l’appel no 22 (identité autochtone et gouvernance de l’Université).

Les responsables du projet espèrent que les œuvres inciteront les étudiantes et étudiants autochtones à porter leur tenue de cérémonie traditionnelle ou à personnaliser certains aspects de leur tenue de sorte à inclure des éléments autochtones. À titre d’exemple, certains étudiants ont déjà orné leur mortier de perles à l’occasion de la collation des grades.

La professeure Celeste Pedri-Spade, vice-provost aux initiatives autochtones de l’Université McGill, s’est exprimée sur l’importance de promouvoir la représentation physique des Autochtones à McGill :

« Regardez autour de vous sur le campus et vous remarquerez que la dominance et le privilège du colonialisme de peuplement sont omniprésents sous bien des formes matérielles. Leur présence tend à contribuer aux biais influencés par le colonialisme et aux préjugés inconscients. Les peuples premiers des terres que nous foulons sont souvent effacés et ne se reconnaissent pas dans les milieux physiques où ils sont censés apprendre », affirme Celeste Pedri-Spade.

« Si certains considèrent les initiatives visant à donner plus de visibilité aux Autochtones sur le campus comme superficielles et purement symboliques, je les invite à réfléchir à l’importance de voir enfin des éléments tangibles qui reflètent la présence de la culture autochtone et qui contribuent à contrer le phénomène d’effacement et d’invisibilisation qui perdure encore. »

Les œuvres perlées de Niiostosera:ah Thompson figurent parmi les acquisitions les plus récentes de la Collection d’arts visuels de McGill. Lorsqu’elles ne seront pas utilisées, elles demeureront accessibles aux chercheurs; lorsqu’elles seront exposées, elles représenteront un symbole fort de l’évolution de la relation entre l’Université McGill et les parties prenantes autochtones.

 

Les œuvres perlées de Niiostosera:ah Thompson sont actuellement présentées dans le cadre de l’exposition BEAD PAINT CARVE des Bibliothèques de l’Université McGill, qui se poursuivra jusqu’au 24 décembre. Pour voir les autres travaux de l’artiste, visitez sa page Instagram.