L’heure de la retraite a sonné pour le grand planificateur des campus de McGill

Pendant 30 ans, Brian Karasick a façonné les campus; il donne aujourd’hui un aperçu du futur
De gauche à droite: Brian Karasick; une photo d'archive montrant des voitures sur le campus de McGill
De gauche à droite: Brian Karasick; une photo d’archive montrant des voitures sur le campus de McGill

Si vous êtes à l’Université McGill depuis aussi longtemps que Brian Karasick, vous vous souvenez sûrement d’une rue McTavish ouverte à la circulation automobile, de voitures garées dans le carrefour en Y et de supports à vélos quasi inexistants.

Brian, qui prendra sa retraite ce mois-ci après 36 années de service, a beaucoup contribué à faire des campus ce qu’ils sont aujourd’hui. La barre sera haute pour la personne qui le remplacera aux postes de directeur associé, Planification et de directeur, Affectation des espaces et conformité.

« Après chaque incendie ou inondation, j’ai trouvé de nouveaux locaux pour les personnes déplacées, déclare-t-il. J’ai travaillé à une foule de projets, qu’il s’agisse de l’aménagement d’un simple bureau à la préparation d’un plan directeur pour un campus. »

Il est bien modeste lorsqu’il parle de son rôle.

« Un campus, c’est comme une petite ville, une entité vivante et en constante évolution, explique le futur retraité. En tant que professionnel de la planification, je ne suis que son gardien. »

 

Le planificateur en chef

McGill a été victime d’une inondation en janvier 2013

Bien entendu, Brian Karasick a joué un rôle déterminant.

Il se rappelle les négociations que l’Université a menées avec la Ville de Montréal pour interdire l’accès du campus du centre-ville aux automobiles.

« Aujourd’hui, une telle initiative serait encouragée, mais ce n’était pas le cas à l’époque. »

Il était là lorsque l’Université a acheté trois hôtels du centre-ville pour les transformer en résidences universitaires.

« Nous nous sommes fait passer pour des investisseurs américains », se remémore-t-il.

Il a également défendu la cause de l’Université lorsque cette dernière a demandé à la Ville de détourner la circulation cycliste et de créer la piste cyclable de la rue University.

« Nous pouvions voir passer jusqu’à 2 000 vélos par jour sur le campus. »

Grâce à son travail, Brian est devenu un excellent guide pour faire découvrir les campus, dont il connaît bien l’histoire. Il peut nous apprendre que l’architecture de la Bibliothèque d’études islamiques s’inspire de celle de la Bibliothèque du Parlement du Canada, que la salle de méditation de la Maison Davis a d’abord été une chapelle privée construite pour le propriétaire d’origine, ou encore que le Pavillon de l’administration James a déjà été le Pavillon de biologie (une grenouille sculptée trône d’ailleurs toujours au-dessus de la porte principale).

Il sait également où se trouvent tous les tunnels, y compris ceux qui n’appartiennent pas à l’Université, et connaît les raisons d’une construction particulière ou de caractéristiques inhabituelles dans les immeubles centenaires de l’Université McGill.

« Le tunnel ferroviaire du mont Royal passe sous notre campus, tout comme des conduites d’eau majeures rattachées au réservoir », fait-il remarquer.

Les défis ont été nombreux, mais Brian est fier de ce qu’il a réalisé avec son équipe du Bureau de la planification et du développement des campus au fil des ans. Ils sont intervenus dans des situations d’urgence, ont donné vie à des initiatives de verdissement des campus et, en 2019, ont produit un plan directeur de 180 pages axé sur le développement du campus du centre-ville et du campus Macdonald pour une période de 20 ans.

« Ce plan referme notamment des objectifs de développement durable, des mesures de représentation des Autochtones et des directives pour les zones piétonnières. Il est très détaillé. »

 

Encore plus de transformations en vue

Rendering of McGill's downtown campus showing bricks on the Y intersection
Le carrefour en Y

Que nous réserve l’avenir?

Brian Karasick se réjouit des projets en cours : la transformation du carrefour en Y, la construction de l’Institut de recherche en sciences du sport Sylvan-Adams ou encore le Nouveau Vic.

« Je considère que le Nouveau Vic est le projet le plus innovant de l’ère moderne de McGill parce que la collaboration est au centre de tout – trois facultés y participent, mais aucune ne se l’appropriera entièrement. C’est un concept qui révolutionnera les méthodes d’enseignement et de recherche. »

Il a bien hâte de voir comment les campus évolueront. Après plus de trois décennies, il est très satisfait du travail accompli, mais la retraite lui fait de l’œil.

« Toutes ces années ont été très enrichissantes et agréables; je ne me suis jamais ennuyé. »