L’ancien provost Anthony Masi honoré pour l’ensemble de ses réalisations

Au service de McGill depuis 46 ans, le Pr Masi garde le cap sur « ce qui compte le plus : la qualité de la recherche, la force du corps professoral et l’expérience étudiante »
L’ancien doyen Anthony C. Masi (à droite) accepte le Prix d’excellence Morty-Yalovsky pour l’ensemble des réalisations en leadership académique des mains de l’actuel doyen Christopher Manfredi.Owen Egan/Joni Dufour

Chercheur, administrateur et ardent défenseur de l’excellence académique, le professeur Anthony C. Masi a contribué pendant près d’un demi-siècle à façonner l’Université McGill. Ses contributions majeures ont été saluées par le Prix d’excellence Morty-Yalovsky pour l’ensemble des réalisations en leadership académique, remis à l’occasion de la cérémonie de collation des grades de l’automne 2025 de l’Université McGill, tenue dans l’après-midi du 14 octobre.

Le Pr Masi a entrepris sa carrière en 1979, au Département de sociologie, où il s’est spécialisé en démographie, en statistiques, en méthodes de recherche sociale et en relations industrielles. Il a ensuite occupé des postes de direction de premier plan à l’Université, notamment de vice-principal, Systèmes et technologies de l’information, puis de provost, et y a supervisé, à ce titre, des transformations majeures – infrastructure numérique, embauche du personnel enseignant, priorités de recherche. Il est aujourd’hui professeur de relations industrielles et de comportement organisationnel à la Faculté de gestion Desautels.

Malgré les contraintes budgétaires imposées par les gouvernements provinciaux, Anthony Masi a œuvré pour permettre à l’Université d’intensifier l’embauche pour les postes menant à la permanence, de renforcer l’excellence en recherche et la réputation de l’établissement, et de moderniser les structures de soutien académique. Il a pris des décisions difficiles avec transparence et s’est toujours concentré sur les objectifs à long terme.

« Certaines personnes pensent qu’une stratégie consiste en une simple liste de tâches à cocher, explique Anthony Masi. Pour moi, il s’agit plutôt de respecter ses priorités et de diriger en conséquence, même en cas d’imprévus. En tant qu’administrateur universitaire, il faut se concentrer sur ce qui compte le plus : la qualité de la recherche, la force du corps professoral et l’expérience étudiante. »

 

Heather Monroe-Blum, une collaboratrice clé

Anthony Masi a maintenu cette orientation au fil de sa longue collaboration avec Heather Munroe-Blum, principale et vice-chancelière pendant dix ans, de 2003 à 2013.

« Tony était pour moi le partenaire idéal pendant cette période dynamique et résolument tournée vers l’avenir à McGill », a rappelé l’ancienne principale et vice-chancelière.

« Tony est un homme de principes, d’une grande rigueur, très réfléchi et d’une grande intelligence. Il a servi McGill et notre administration en mettant à contribution sa grande expérience au sein de l’Université, sa connaissance comparative de l’enseignement supérieur, l’attention qu’il porte aux membres de la communauté mcgilloise, ainsi que son bagage intellectuel plutôt unique en sociologie, en technologie, en démographie et en statistiques – son apport a été considérable. »

 

La construction de l’infrastructure numérique de McGill

Bien avant que la transformation numérique ne devienne un mot à la mode dans l’enseignement supérieur, Anthony Masi établissait les bases d’un campus connecté. Il a piloté le processus de modernisation des systèmes d’information, amorcé avec la création des Services informatiques de la Faculté des arts et couronné par l’installation du tout premier réseau de fibre optique de l’Université. Anthony Masi a également travaillé à la réorganisation du Service des TI centralisé, infrastructure qui continue de répondre aux besoins de l’établissement.

« Il fallait cesser de voir l’informatique comme un simple outil au service de l’administration ou de la recherche spécialisée, explique-t-il. Il fallait en faire une composante intégrée à la mission académique, des sciences humaines aux sciences pures, et cela demandait de bâtir un réseau capable de répondre aux besoins de l’ensemble de l’Université, et non de certaines unités uniquement. »

 

Un leadership transformateur

Décidé à concrétiser sa vision d’une université plus intégrée et collaborative, Anthony Masi a assumé des responsabilités élargies. En tant que provost de 2005 à 2015, il a aidé McGill à traverser une période de restrictions budgétaires tout en continuant à consolider la force académique de l’Université.

L’une des contributions les plus durables du Pr Masi est la transformation de la culture pédagogique de McGill. Il a dirigé la création du Service de soutien pédagogique, une unité conçue pour soutenir les enseignants de toutes les facultés, en particulier les nouveaux professeurs et nouvelles professeures qui doivent trouver leur équilibre entre enseignement, recherche et services. (Le Service de soutien pédagogique a récemment été intégré à la nouvelle unité Enseignement et programmes d’études.)

« Nos professeurs avaient besoin d’aide pour concevoir des cours efficaces, et nous nous devions d’offrir au corps étudiant une expérience en classe plus enrichissante. Nous avons donc créé un service pratique et concret – et non un centre de recherche. »

Au départ formé d’une petite équipe, le Service de soutien pédagogique est devenu une ressource centrale pour la conception de cours, les ateliers et les évaluations pédagogiques. Anthony Masi a également entrepris la refonte du logiciel de gestion intégré de McGill sous le nom de Minerva, mis en place le système d’évaluation des cours Mercury, créé le forum Affaires universitaires afin de renforcer le leadership académique, et participé notamment à la fondation du Centre de recherche sur la dynamique des populations et de l’École de politiques publiques Max-Bell.

 

Retour en classe

Après avoir quitté ses fonctions de provost, Anthony Masi est retourné à la recherche en relations industrielles et à l’enseignement à la Faculté de gestion Desautels, où il s’est consacré à l’apprentissage par cas et à l’éducation internationale.

La Pr Masi a enseigné à la Maîtrise internationale pour gestionnaires en exercice, programme dans le cadre duquel des étudiantes et étudiants explorent un « état d’esprit » de gestion distinct – réflexion, analyse, collaboration, ouverture sur le monde, action – sur différents campus au Canada, en Angleterre, au Japon, en Inde et au Brésil. Il a déjà accompagné sept d’entre eux jusqu’à l’obtention de la maîtrise en gestion et en supervise plusieurs autres qui avancent sur la même voie.

« L’approche pédagogique était toute nouvelle, mais cela a été extrêmement gratifiant de travailler de nouveau avec des étudiants et de continuer à apprendre. »

 

En parfaite adéquation

Anthony Masi soutient que, par sa souplesse et son ouverture d’esprit, McGill lui a permis de faire les choses autrement, d’évoluer et de contribuer, par l’entremise de diverses initiatives, à la transformation de l’Université.

« McGill m’a donné l’espace nécessaire pour m’épanouir. Durant chaque décennie, ou presque, j’ai pu explorer de nouveaux horizons et mener des projets porteurs. »

Il encourage les futurs leaders universitaires à garder les pieds sur terre, à ne jamais perdre de vue leurs objectifs et à cultiver la maîtrise de soi.

« Gardez votre calme, repérez les angles morts et concentrez-vous sur vos priorités, a-t-il conseillé. Gardez le cap sur ce qui compte – la recherche, les étudiants, les gens – et ne perdez pas de vue la raison qui vous a d’abord amené ici. »