
En décembre 2022, Felix von Harpe, étudiant de premier cycle en finance, a vu passer une publication sur Instagram où on faisait la promotion du concours Under the Starry Skies, commandité par la Fédération mondiale des associations pour les Nations Unies. Ce concours annuel convie des équipes formées de quatre jeunes à proposer et à mettre en œuvre des idées novatrices axées sur les objectifs de développement durable des Nations Unies. Les prix comprennent une formation intensive en gestion de projets et une excursion en bateau en Norvège.
Felix von Harpe a fait part de ce concours à ses camarades qui vivaient alors avec lui dans les résidences au nord du campus et avec qui il partageait un intérêt commun pour le développement durable : Hugo Paulat (majeure conjointe en informatique et biologie) et Cameron Toy Kluger (cheminement Honours en sciences environnementales). Par la suite, Oliver Abrams, étudiant en analytique d’affaires et gestion stratégique, a été recruté par Cameron Toy Kluger en tant que quatrième membre de l’équipe.
Un besoin particulier en éducation relative à l’environnement
Le groupe a étudié plusieurs idées avant de se lancer sur la piste de l’éducation.
« Nous avons réfléchi au type d’éducation en développement durable que nous aurions aimé recevoir lorsque nous étions plus jeunes, explique Felix von Harpe. C’est ainsi que nous avons convenu que l’éducation était la meilleure approche pour apporter une contribution tangible au développement durable. »
Le programme Student Education for Environmental Development (SEED) a été créé dans le but d’offrir du contenu éducatif gratuit et axé sur le développement durable à des écoles partout au Canada, en commençant par Montréal, afin d’inciter les jeunes à s’impliquer davantage dans la protection de l’environnement.
« Nous avons appelé notre projet SEED, qui veut dire semences, car nous comptons “semer les graines” pour les prochaines générations qui hériteront de notre planète », dit Felix von Harpe.
Un voyage en Norvège
Le projet de l’équipe faisait partie des 30 initiatives sélectionnées dans le cadre de la première série d’évaluations du concours. Au total, 3 000 candidatures ont été déposées.
L’équipe a ensuite suivi plusieurs semaines de formation intensive offertes par la Fédération mondiale des associations pour les Nations unies, ce qui a mené à l’élaboration d’un projet final, puis à une invitation à se rendre en Norvège.
« En septembre 2023, nous avons tous les quatre pris l’avion en direction d’Ålesund », raconte Cameron Toy Kluger. Nous avons passé les deux semaines suivantes à bord du Statsraad Lehmkuhl, le plus célèbre navire norvégien, avec 150 autres participants de 30 pays. »
Le groupe a eu l’occasion de présenter son projet à des membres de la haute direction de l’Association norvégienne pour les Nations Unies, de diriger des groupes lors de conférences sur l’environnement pour les jeunes et de s’entretenir avec des ténors du milieu des affaires.
« Cette expérience nous a permis d’en apprendre davantage sur les cultures du monde entier et de nouer des amitiés avec des personnes que nous n’aurions pas autrement eu l’occasion de connaître », ajoute Cameron Toy Kluger.
Sensibilisation au compostage
Pour l’instant, le programme SEED vise principalement les écoles de Montréal. Toutefois, l’équipe a aussi présenté ses travaux aux États-Unis. Deux des fondateurs (Cameron Toy Kluger et Oliver Abrams) sont originaires de New York et de la région de la baie de San Francisco, respectivement. En outre, l’équipe a présenté son programme à des écoles et à des camps d’été en Californie, à New York et à Philadelphie.
Qu’est-ce qui explique le succès du programme SEED? En plus de mettre de l’avant l’aspect scientifique lié à certains défis environnementaux, le programme permet aux élèves de tirer parti de l’approche pratique proposée par l’équipe.

« Les activités que nous proposons permettent aux élèves de trouver des “solutions” au problème environnemental que nous leur présentons, dit Hugo Paulat. À titre d’exemple, notre première leçon portait sur le compostage et ses bienfaits pour les collectivités du monde entier. »
« Notre objectif est de faire en sorte que les élèves apprennent dans des conditions stimulantes, par exemple en leur faisant fabriquer leur propre pot à compost », explique Felix von Harpe.
Pour que le programme SEED prenne racine
Bien qu’ils soient encore aux études, les fondateurs du SEED se sont employés sans relâche à grossir les rangs de leur équipe. Ils espèrent que le projet pourra continuer de manière indépendante une fois qu’ils auront obtenu leur diplôme, en 2026.
« Nous avons récemment recruté 12 membres qui viendront nous épauler, précise Cameron Toy Kluger. Nous avons déjà mis en place différents rôles et équipes au sein de SEED, et nous avons bon espoir que la structure actuelle continue d’exister, encore longtemps. »
Composée entièrement de bénévoles de l’Université, l’équipe rassemble, derrière une cause commune, des McGillois et des McGilloises de diverses facultés.
« Je suis heureux de voir que la communauté mcgilloise compte un grand nombre d’étudiants passionnés qui s’intéressent à l’écologie », se réjouit Felix von Harpe.
Cameron Toy Kluger mentionne qu’il a notamment choisi d’étudier à McGill en raison de la panoplie d’organisations et de clubs axés sur le développement durable que compte l’Université.
L’équipe travaille à l’ajout de nouveau matériel éducatif, à la bonification du contenu de leur site Web et à la conclusion de nouveaux partenariats grâce auxquels la gratuité du programme sera préservée.
Pour l’équipe, il est primordial que les programmes du projet SEED soient accessibles en français. C’est pourquoi elle a recruté des enseignants francophones et prévoit traduire sa documentation.
« Idéalement, le programme SEED permettra aux étudiants qui n’ont pas accès à une éducation en développement durable d’avoir une expérience positive en classe et d’en apprendre davantage sur notre site Web, sans débourser un sou », explique Cameron Toy Kluger.