
Si vous pensez qu’il est difficile de passer des années à rédiger une thèse de maîtrise ou de doctorat, essayez de résumer un tel travail dans une présentation de trois minutes destinée au grand public.
C’est exactement ce qu’ont fait quatorze étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs de McGill à la finale du concours Ma thèse en 180 secondes au Cercle universitaire, le 3 avril dernier : ils ont présenté leurs travaux sur une variété de sujets, qui plus est devant une salle comble et de nombreux participants en ligne.
Josephine Nalbantoglu, vice-provost, Études supérieures a félicité les finalistes : « Vous nous représentez à merveille. Ce concours est à l’image de ce que nous accomplissons dans chacun de nos départements… [et] incarne la culture de l’Université McGill. »
Première place (volet anglophone) : Racchana Ramamurthy
La première place du volet anglophone du concours a été remportée par Racchana Ramamurthy, doctorante en génie civil.
Racchana a présenté son travail sur une nouvelle méthode de détection et d’analyse des petites et des grosses particules de PFAS (les « produits chimiques éternels ») permettant de parvenir à une meilleure compréhension de ces substances nocives, d’améliorer la réglementation et, peut-être, d’éliminer un jour ces produits.
Lors de la période de questions, elle a expliqué au public que sa participation au concours lui avait permis d’élargir la perception de son travail.
« Pendant quatre ans, j’ai étudié la question uniquement sous l’angle de la chimie analytique fondamentale, explique l’étudiante. Lorsque j’ai commencé à réfléchir à ma présentation, j’ai réalisé que les PFAS étaient présents dans notre sang à tous et pouvaient affecter chacun d’entre nous. »
La prochaine étape pour Racchana est le concours régional de l’Est de l’Association canadienne pour les études supérieures, qui se tiendra à Terre-Neuve, en juin. Si elle gagne, elle participera au concours national en novembre.
Première place (volet francophone) : Daniel Mendelson
La première place du volet francophone du concours a été remportée par Daniel Mendelson, pour la présentation de ses recherches sur l’épilepsie. Daniel, qui fait un MD-PhD au sein du Programme intégré en neurosciences, utilise des techniques avancées pour étudier à la fois l’activité de cerveaux en fonctionnement et des échantillons de tissus de personnes atteintes d’épilepsie afin de mieux comprendre cette maladie.
Pendant la période de questions, Daniel a remercié son père d’avoir fait naître chez lui l’intérêt pour la vulgarisation de ses recherches.
« J’ai demandé à mon père de relire ce que j’avais écrit pour l’un de mes premiers projets de recherche. Il m’a dit : “Ça me semble très bien, mais je n’ai aucune idée de ce dont il est question”, se rappelle Daniel. J’ai alors réalisé à quel point on peut facilement être dans notre bulle et adopter un langage que seuls nos collègues comprennent ». Il ajoute que le concours représente une formidable occasion de rendre les travaux universitaires plus accessibles.
Sa victoire permettra à Daniel de participer à la finale nationale de l’Association francophone pour le savoir (Acfas). Celle-ci aura lieu le mois prochain à Bibliothèque et Archives nationales du Québec, à Montréal, dans le cadre du congrès annuel de l’Acfas.
Prix du public : Gabriel Blanco Gomez
Le prix décerné par le public présent au Centre universitaire et en ligne a été attribué à Gabriel Blanco Gomez, candidat au doctorat dans le Programme intégré en neurosciences. Gabriel s’appuie sur les neurosciences et les modèles informatiques pour établir le profil neurologique d’enfants autistes. Ces profils permettent de mieux personnaliser le traitement.
Gabriel a fait l’éloge du concept Ma thèse en 180 secondes, déclarant qu’il l’avait aidé dans son travail de clinicien.
« Je travaille avec beaucoup de familles et de parents d’enfants autistes. La science étant passablement hermétique, ils ont beaucoup de questions. Il est très difficile de leur expliquer comment fonctionne quelque chose de très complexe », a-t-il déclaré, ajoutant que la préparation du concours lui a permis de réfléchir à des analogies pour aider les parents à mieux comprendre la situation de leur enfant.
Le jury était composé des personnes suivantes : Alexander Liepins, directeur associé au Bureau du vice-provost, Planification de l’enseignement et des programmes d’études; Joe Schwarcz, directeur de l’Organisation pour la science et la société de l’Université McGill; Sandy Hervieux, directrice de la Bibliothèque de droit Nahum-Gelber de l’Université McGill; et Atia Amin, doctorante, boursière Vanier au Département de génétique humaine et lauréate du concours Ma thèse en 180 secondes à McGill en 2022.
