
L’Université McGill veille à ce que les étudiantes et étudiants doués qu’elle attire à Montréal acquièrent les compétences linguistiques nécessaires pour s’établir au Québec et s’y intégrer pleinement. Dans cette optique, elle offre gratuitement des cours de français à certains étudiants et étudiantes des cycles supérieurs grâce à un programme créé il y a un an.
Dirigé par Josephine Nalbantoglu, vice-doyenne aux études supérieures et doyennes des études supérieures et postdoctorales, en collaboration avec l’École d’éducation permanente, ce programme s’adresse à tous les étudiants et étudiantes aux cycles supérieurs de l’Université McGill qui ont obtenu une bourse du Fonds de recherche du Québec. L’Université paie leur inscription au programme de certificat de compétence en français pour la communication professionnelle.
« Le programme a été bien accueilli par les étudiants, constate Alycia Bartczak, agente de liaison au Décanat des études supérieures et postdoctorales. On peut dire que c’est un franc succès. »
Au terme des trois premières sessions du programme, 353 étudiantes et étudiants avaient suivi un total de 550 cours.
Un concert d’éloges

Shar-Lee Amori, doctorante en urbanisme, politiques et design, est l’une des participantes au programme.
Après quatre cours, son français est nettement meilleur, dit-elle. Cet automne, elle en suit deux autres.
« J’ai toujours voulu apprendre le français. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles j’ai choisi d’étudier à McGill », raconte l’étudiante, titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise de la University of the West Indies, en Jamaïque.
Elle explique s’être inscrite au programme d’apprentissage du français afin de s’intégrer plus facilement dans la société québécoise. Et ça a marché.
« Pour tirer pleinement parti des possibilités qu’offrent les études au Québec – travail, activités sociales, bénévolat – il est essentiel d’avoir une certaine maîtrise de la langue. Jusqu’à maintenant, je trouve que la structure du programme est parfaitement adaptée à cet objectif », fait-elle remarquer.
Nicole Chan, doctorante à l’École de musique Schulich, a également vanté les vertus du programme. Enfant, à Hong Kong, elle communiquait en anglais, en mandarin et en cantonais; plus tard, elle a appris le danois lors d’études au Danemark; avec ses grands-parents, elle parle le dialecte de Shanghai; et pour donner plus d’authenticité à son chant d’opéra, elle a étudié le français, l’italien et l’allemand.
« Je savais que le français était important ici, mais c’est seulement après mon arrivée que j’ai constaté que la langue et la culture françaises étaient largement prédominantes au Québec, avoue-t-elle. Les cours ont été très utiles à mon immersion dans la culture hors des murs de l’Université. »
Jusqu’à maintenant, la doctorante en musique a suivi deux cours de français. Elle est particulièrement reconnaissante à Manon Gadbois, l’une de ses enseignantes.
« Elle est prévenante et attentionnée, et elle déborde d’enthousiasme en classe. Elle a même amené des étudiants à mon récital doctoral; ça m’a émue de les voir dans l’assistance.
La motivation au rendez-vous
Ces bons mots font plaisir à Josephine Nalbantoglu, qui a lancé le programme avec l’intention de faciliter la réussite professionnelle des étudiantes et étudiants ainsi que d’élargir leurs perspectives d’emploi.
« Je suis très fière de nos doctorants, qui ont tous réussi haut la main les concours du Fonds de recherche du Québec, se félicite-t-elle. Ces cours de français gratuits sont un moyen de les récompenser pour leur assiduité et de les aider à réussir leur carrière ici, au Québec.
« Quand nous avons demandé aux étudiants s’ils avaient envie d’apprendre le français, ils ont accueilli l’idée avec énormément d’enthousiasme, et des centaines de doctorantes et doctorants performants de McGill se sont inscrits aux cours. Maintenant, nous prévoyons consolider et élargir le programme afin de répondre à la demande. C’est gagnant-gagnant : pour les étudiants, pour l’Université et pour le Québec. »
Le projet a vu le jour à l’automne 2023, avec une cohorte de 82 participantes et participants. Depuis, l’accès aux sources de financement et aux salles de classe n’a pas toujours été facile, mais le mot s’est passé et la demande n’a cessé d’augmenter : cet automne, 296 étudiantes et étudiants sont inscrits à des cours et il y a même une liste d’attente.
« Ils sont extrêmement motivés à apprendre le français, à s’intégrer à la population locale et à demeurer au Québec pour y travailler après leurs études », fait valoir Manon Gadbois, chargée d’enseignement et coordonnatrice de programme à l’École d’éducation permanente.
Pour mieux s’enraciner au Québec
Tous souhaitent voir le programme se poursuivre.
« Je suis fière de notre collaboration fructueuse avec le Décanat des études supérieures et postdoctorales, déclare Carola Weil, doyenne de l’École d’éducation permanente. En offrant gratuitement un programme d’apprentissage du français pour la communication professionnelle, nous renforçons non seulement les compétences langagières des étudiantes et étudiants de l’Université McGill, mais également leur capacité à contribuer à l’économie locale.
« Cette initiative prouve que nos actions concertées peuvent propulser la carrière de nos diplômés et faire rayonner le Québec à l’échelle mondiale à titre de destination de recherche et d’études supérieures. »
Les étudiantes et étudiants des cycles supérieurs souhaitant participer à ce programme sont invités à envoyer un courriel à frenchforgrads.gps@mcgill.ca.